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Lana écrit une nouvelle page de son histoire

08 octobre 2013

Le soulagement. C’est le sentiment qui prédomine sur le site de la papeterie Lana, situé dans le quartier de la Robertsau. La chambre commerciale du tribunal de grande instance a annoncé la reprise de la société. Les 59 personnes actuellement employées par la papeterie conservent donc leur emploi.

Du côté des salariés, c’est la délivrance : « Nous n’étions pas sûrs d’être repris alors nous étions inquiets. Aujourd’hui, nous sommes heureux », assure Bernard, employé depuis cinq ans.

Après la vente du terrain et des bâtiments en 2006 pour financer un plan social, l’entreprise a été placée en redressement judiciaire en janvier dernier et une trentaine de salariés ont été licenciés. Depuis, les dirigeants bataillent pour éviter la liquidation. Le tout, avec un objectif précis, comme l’explique Patrick Béranger, nommé directeur général en janvier : « Tout au long de ces huit derniers mois, on s’est surtout focalisés sur le redressement de l’entreprise, pour la rendre plus attractive et retrouver un repreneur. »

Ce repreneur, Lasse Brinck, est un homme d’affaires danois. « Il a travaillé plus d’une dizaine d’années dans de très grandes papeteries, notamment en Allemagne », précise le directeur général.

Cela fait plusieurs mois qu'il travaille en étroite collaboration avec Lana, pour construire un projet solide et cohérent. « Notre carnet de commandes est bien rempli, l’activité est bonne. Quatre ou cinq embauches devraient donc suivre dans les mois à venir », indique Patrick Béranger.

Lana produit des papiers spéciaux depuis des années et Lasse Brinck envisage de développer encore plus cette particularité. L’objectif est de commercialiser les papiers Lana à une plus large échelle. L’entreprise prévoit notamment d’augmenter son activité sur les papiers sécurisés (avec filigranes), les emballages de luxe et les étiquettes de vin.

Patrick Béranger, directeur général de LANA depuis janvier 2013, revient sur les investissements déjà consentis et les objectifs affichés. (Crédit : R.T. et E.C./Cuej)

Pour parvenir à cet accord et à la reprise de la papeterie, Lana a été très entourée. « Nous avons pensé notre projet avec l’administrateur judiciaire et le propriétaire du terrain et de l’usine, et il y a eu une mobilisation générale de la région, de la ville et de l’Adira (Agence de développement économique du Bas-Rhin) », raconte Patrick Béranger.

Pascal Gaden, conseiller aux mutations économiques à l’Adira, se dit d'ailleurs très satisfait de la situation et du repreneur choisi : « On a soutenu plusieurs projets, mais celui de Lasse Brinck nous a semblé plus pérenne. C'est un homme du métier, il a une bonne connaissance du contexte économique, et il investit son argent personnel, de son temps et de sa personne. »

Sur le repreneur danois et ses objectifs, certains salariés émettent toutefois quelques réserves : « Nous ne savons pas exactement ce que le nouveau patron veut faire, justifie Bernard. Nous attendons de voir comment ça va se passer. » Contents, mais prudents.

 

Estelle Choteau

Renaud Toussaint

Lana

Fondée en 1590, la papeterie Lana est depuis longtemps spécialisée dans les papiers spéciaux.

L’usine de la Robertsau, implantée depuis octobre 1872, connaît une importante renommée au cours du 20ème siècle, notamment grâce à ses papiers à lettre de qualité.

Aujourd’hui, elle est surtout reconnue pour ses papiers de sécurité, qui permettent de lutter contre la contrefaçon et la falsification des documents. Mais la papeterie réalise de nombreux autres produits, comme des packaging de luxe.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise, qui emploie 59 personnes, est de 16 millions d’euros.

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