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Interrogations dans le jardin d'Eden de l'église Saint-Louis

12 octobre 2012

 

Le nouveau foyer de l'église Saint-Louis pourrait se dresser en lieu et place de l'actuel jardin de l'église, à la suite d'une modification urbanistique. Les riverains se mobilisent pour que cet emplacement reste vert.

 

Des grilles rendent inaccessible le beau jardin de l'église Saint-Louis. Pourtant, les habitants ne veulent pas le voir disparaître.

 

La réunion publique de vendredi prochain clarifiera peut-être la modification du Plan d'occupation des sols (POS) du terrain de l'église Saint-Louis qui agite ces jours la Robertsau. C'est en tout cas ce qu'espèrent les membres de l'association des Amis de la rue Jeanne d'Arc. Ils ont invité le curé de l'église, Didier Mutzinger, et l'adjointe de quartier, Nicole Dreyer, à les rencontrer.

 

L'association a pour objectif de défendre les intérêts des habitants de cette rue perpendiculaire à la voie majeure du quartier, la rue Boecklin. Ses membres s'inquiètent depuis juillet de ce que le point numéro 35 de la modification du POS de Strasbourg pourrait signifier pour le voisinage.

 

Le document préconise en effet la suppression de « l'emplacement réservé » du terrain de 26 ares, occupé aujourd'hui par le jardin du lieu de culte. La Ville s'était gardé cet espace en 1992 pour pouvoir, à terme, y construire une place publique. La suppression d'une telle « réserve » signifie que la paroisse Saint-Louis pourrait construire dans cet espace. Le texte de la modification du POS suggère qu'un projet se dessine : ces requalifications permettent, de fait, à la paroisse d'y installer son nouveau foyer.

 

Espace d'accueil contre espace vert

 

L'actuel foyer Saint-Louis, au, 3 rue du docteur Freysz, est, selon la paroisse, vétuste. Dans le cadre de la loi Handicap de 2005, qui impose à tous les lieux publics de se mettre aux normes d'accessibilité aux personnes handicapées à l'horizon 2015, des travaux deviennent indispensables. Selon l'Association de défense des intérêts de la Robertsau (ADIR), la paroisse prévoit, au lieu de prendre en charge des travaux de réaménagement coûteux, de vendre les locaux rue Freysz pour en construire de nouveaux rue Jeanne d'Arc. Réalisant au passage une « fructueuse opération immobilière ».

 

Pour René Hampé, de l'ADIR, le foyer Saint-Louis, qui accueille encore ateliers et soirées, est un lieu historique de la Robertsau. Ce monsieur de 80 ans se rappelle y avoir vu une pièce de théâtre à l'âge de 8 ans.

 

Contacté, le quelque peu agacé curé Didier Mutzinger n'a pas souhaité commenter ces suppositions, pour « ne pas communiquer sur des hypothèses non précises ». Ce projet de construction prévoirait aussi, d'après les associations, un passage de trois mètres de large destiné aux piétons et aux cycles. Pour les habitants concernés, cet aménagement est inutile : « Les récents travaux du parvis de l'église favorisent déjà les déplacements doux », répète-t-on à l'ADIR. Et surtout, « construire sur ce jardin reviendrait à supprimer encore une fois un espace vert, dans un quartier soumis à la construction intempestive de ces dernières années », souligne son président René Hampé.

 

Pourtant, la pelouse bien entretenue et les hauts arbres du jardin de l'église Saint-Louis sont inaccessibles au quotidien, enfermés derrière un grillage un tantinet austère. C'est la paroisse qui se réserve le droit d'ouvrir l'Eden, lors de certaines messes et manifestations.

 

Derrière la grille, en fer forgé du côté de la rue Jeanne d'Arc, un christ en croix de pierre.

 

Peu importe, la plupart des riverains y restent attachés. Une pétition des Amis de la rue Jeanne d'Arc circule actuellement dans le quartier pour conserver tel quel le jardin. Ces mêmes « amis » devraient défendre leur bout de verdure le 19 octobre face aux représentants de la paroisse et de la Ville, lors de la réunion tant attendue. C'est à 19h, au 119, rue Boecklin.

 

Anna Cuxac

 

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