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200 cyclistes manifestent au pied du parlement européen

13 octobre 2017

Environ 200 personnes ont manifesté jeudi après-midi contre la fermeture de la partie de la berge qui passe au pied de l’IPE III, prévue par le Parlement européen. Mais les associations cyclistes et piétonnes strasbourgeoises ne l’entendent pas de cette oreille.

À l’appel de deux associations issues de la Robertsau, l’Association de défense des intérêts de la Robertsau (Adir) et le groupe Velaüch, une manifestation a réuni jeudi en fin d’après-midi environ 200 personnes. L'association CADR 67 et Piétons 67 étaient également présents. Tous contestent la décision du Parlement européen, avec l'aval de la préfecture, d’installer un grillage et des portes à partir de l’été 2018 pour sécuriser une partie du quai du Bassin-de-l'Il, situé devant l’IPEIII et le Conseil de l’Europe.

En effet, la berge est très utilisée par les sportifs et les cyclistes. Notamment les habitants de la Robertsau qui se rendent dans le centre de Strasbourg. Inna, 36 ans, passe par là deux à trois fois par semaine : « En fait, à chaque fois que je souhaite me rendre à République. C’est joli de passer par ici, il n’y a pas que l’aspect pratique », confie-t-elle avec le sourire.

Sonnettes qui résonnent, quelques « libertés pour le vélo » scandés ; l’ambiance est bon enfant. Deux policiers font une ronde au moment de la manifestation et plaisantent avec les manifestants. Sylvain Esler, sportif de 42 ans, n’habite pas la Robertsau, mais fait du footing et de la randonnée. Il passe aussi par ici pour se rendre au centre-ville en vélo : « Cette fermeture n’embête pas que les habitants de la Robertsau. J’habite Bischheim et moi aussi ça m’embête. Clairement on nous prive du droit de se déplacer, de manière sécurisée et écologique » regrette-t-il.

Derrière les sourires et la bonne humeur de ces 200 cyclistes, beaucoup pensent que l’opération n’aurait jamais dû se faire. Luc, 76 ans, a réussi à rejoindre la manifestation à la dernière minute. De tels travaux sans la consultation des habitants et avec l’accord de la préfecture, c’est incompréhensible pour lui : « C’est un espace public, censé appartenir à la ville de Strasbourg. Le Parlement européen est en train de se bunkériser. À force d’imaginer le pire, on devient paranoïaque. En face, ils devaient fermer la piste cyclable seulement pour les sessions parlementaires. Regardez maintenant, pas un seul jour de l’année c’est ouvert ! » rappelle le manifestant. En novembre 2015, le Parlement avait fermé une première piste cyclable, qui longe le bâtiment Louise-Weiss.

Sans la piste cyclable qui longe l'Ill, la seule solution pour les cyclistes est de prendre l'avenue de l'Europe, après le pont de la Rose blanche. Mais 500 mètres plus loin, la route dédiée aux deux roues s'arrête. Il faut alors soit s'aventurer sur l'allée de la Robertsau, soit prendre la piste cyclable allée Spach, ui fait presque demi-tour pour rejoindre les quais de l'Ill. Maï habite la Robertsau. Elle passe par cette berge deux fois par semaine avec ses 2 garçons et sa fille de 6 ans, installée à l’arrière de son vélo pour la manifestation : « On va faire comment nous ? L’allée de la Robertsau, c’est super dangereux ! Même pour moi qui suis adulte. Jamais je ne passerai avec mes enfants par là. Sans piste cyclable, au milieu des voitures, on est obligé d’aller sur le trottoir. Ce n’est pas la solution. »

Après 30 minutes de manifestation et des discours des présidents d’associations réunies pour l’occasion, chaque cycliste est reparti chez lui, en espérant une seule chose : que la ville s’oppose à la décision de la préfecture et de l’institution européenne. Pour ne pas voir le Parlement européen installer un rempart de plus à partir d’aout 2018.

Simon Cardona et Baptiste Decharme

 

 

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