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Densification : la Ville attendue au coin du bois

19 octobre 2011

Le 2, route de la Wantzenau accueillera la nouvelle école européenne en 2014.
(Photo Cuej - Marion Kremp)

 

Dernier symbole de l'opposition au bétonnage de la Robertsau, l'abattage au début du mois d'août de quelques arbres du «petit bois», situé au commencement la route de la Wantzenau, agite quelques habitants du quartier.

Propriété de l'Etat, le terrain du 2 route de la Wantzenau accueillera d'ici 2014 la nouvelle école européenne. Début août, 1,8 hectare de bois y a été abattu afin de sonder les sols, en vue du prochain chantier. Un évènement a priori anecdotique, qui pourtant attise la colère de quelques Robertsauviens.Via le courrier des lecteurs des Dernières Nouvelles d'Alsace, des riverains expriment leurs inquiétudes et s'érigent en défenseurs des espaces naturels de la Robertsau. «L'abattage du petit bois c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ! Il y a un tel fossé entre le discours de prise de conscience écologiste de la Ville et ce qui se passe en ce moment à la Robertsau. Les projets pharaoniques de la Ville entraînent la disparition d'espaces naturels indispensables à la préservation de l'environnement», s'indigne Etienne Bezler, membre d'Alsace nature et habitant de la Robertsau. Cet amoureux des arbres déplore l'absence de compensation par le reboisement. «L'argument de la Ville, c'est de dire que le petit bois n'est pas une forêt mais une friche, et donc conditionne la préservation de cet espace naturel à sa fonction pour les habitants.»

Une observation qui rejoint celle de Nicolas Pelaccia, habitant du quartier depuis plus de cinquante ans. Il s' indigne lui aussi de ce «massacre à la tronçonneuse». «Le petit bois est la marque de la Robertsau, il symbolise l'entrée dans le quartier qui se distinguait il y a peu du reste de la ville par son caractère boisé et son environnement naturel. Aujourd'hui, le béton remplace les arbres. Je porte le petit bois comme l'étendard de la lutte contre la densification urbaine de la Robertsau ! », s'insurge-t-il.

Si René Hampé, président de l'Adir, l'Association de défense des intérêts de la Robertsau, s'étonne de cette mobilisation pour une «poignée d'allumettes», il regrette tout autant la disparition des espaces naturels: «On grignote les îlots de verdure pour construire toujours plus, le Programme local de l'habitat est exagéré. Pour beaucoup de Robertsauviens, cette densification devient inacceptable !»

Marion Kremp et Anna Benjamin

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