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À la Cité de l'Ill, la paroisse protestante en manque de fonds

18 octobre 2018

Comme chaque mois, la paroisse protestante de la Cité de l'Ill organise dans ses locaux une grande vente d'objets et de vêtements. L'objectif : financer les activités de l'église qui compte de moins en moins de fidèles.

Vestes en jean, sacs, chaussures, tasses à café : les dons déposés par les paroissiens s'entassent sur les étals, ce samedi 13 octobre. Pourtant dans la salle, située dans la cour de la paroisse, peu d'acheteurs se sont intéressés aux portants, au grand dam de la dizaine de bénévoles réunis ce jour-là. « Maintenant, il y a des vide-greniers partout, les gens n'attendent plus notre vente », regrette la trésorière de la paroisse, Doris Hengel.

Cette situation commence à peser sur les finances de l'église. Depuis plusieurs années, la paroisse a vu son nombre de fidèles chuter considérablement et avec lui, les dons si précieux à l'entretien et au financement des activités de la paroisse. « On a perdu de nombreux paroissiens que les jeunes ne remplacent pas », regrette Doris Hengel. Impliquée au sein du conseil presbytérial depuis 1993, Doris Hengel a vu l'évolution de la paroisse. « Au départ, on faisait une vente de jouets pour Noël à destination des enfants de la Cité de l'Ill », explique la trésorière. Forte de son succès, l'opération a été pérennisée sous d'autres formes.

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Ils sont une dizaine de bénévoles à s'occuper chaque mois de la brocante et du vestiaire. Cuej / Louise Claereboudt

Une paroisse en difficulté qui survit 

L'église protestante voisine, à la Robertsau, ne connaît pas les mêmes soucis financiers. Pour Doris Hengel, cela s'explique par une différence sensible du niveau de vie entre les deux quartiers. À la Cité de l'Ill, les dons atteignent rarement les 200 euros. «À la Robertsau, les fidèles ont plus de moyens. Ce sont généralement des jeunes qui, parfois, travaillent au Conseil de l'Europe», observe-t-elle.  La paroisse a adapté son calendrier pour optimiser l'impact de ses actions : «On fait cette vente le samedi peu après le versement des allocations familiales». 

«Ici ce qu'on vend ne dépasse en général pas 2 euros, donc il faut vendre beaucoup pour avoir un peu de bénéfices », explique Doris Hengel. Lors de la vente du 8 septembre, la partie brocante n'a rapporté que 150 euros. Un montant trop maigre selon la trésorière. Bien que l'église ne soit pas imposée, il reste à payer le chauffage, l'électricité, l'eau ou encore le gaz: «150 euros, cela représente à peu près deux mois d'électricité, sans compter les nombreuses taxes...»

La paroisse a mis en place d'autres actions pour trouver d'autres sources de financement. Une fois par mois, elle organise des concerts et des spectacles. Des collations y sont vendues et les bénéfices reviennent à la paroisse. Mais le manque de bénévoles empêche le conseil de diversifier sa programmation. «S'il n'y a plus d'argent, il n'y a plus d'argent. Ça ne nous est encore jamais arrivé mais il faudra se débrouiller.»

Louise Claereboudt

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