Vous êtes ici

Les gens du voyage s'interrogent sur leur relogement au Polygone

14 octobre 2011

A l'entrée de la rue de l'Aéropostale, 50 pavillons sortent de terre. C'est la première phase de l'opération de réaménagement des terrains du Polygone débutée en 2010. Elle prévoit de reloger les 150 ménages de gens du voyage sédentarisés au 45 de la rue depuis les années 60, où ils ne payaient pas de loyer.

En attendant la fin des constructions, les résidants de la première tranche sont relogés, depuis un an, dans un espace provisoire aménagé avec des mobil'homes. Scania y vit avec ses deux enfants et sa grand-mère. Maintenant que le gros œuvre est terminé, les interrogations se multiplient. Pour Scania et sa famille, les futures maisons ne sont pas bien conçues.

 

Plusieurs foyers assurent déjà qu'ils ne prendront pas les maisons. Il n'y a pas de contrat obligeant les familles à accepter le logement. « Mais à travers le recensement, 150 familles se sont engagées », explique Grégory Leloup chargé de communication à Domial, l'entreprise qui assure la maîtrise d'ouvrage du projet. « S'il y a des refus, c'est la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) qui étudiera les possibilités. »

Pour l'instant, il n'a connaissance d'aucun désistement. Une étude sociale a été menée il y a cinq ans par la CUS pour intégrer les habitudes de vie des gens du voyage dans la conception des habitats. « Par exemple, la pièce de séjour est très grande et les chambres ont toutes une porte qui donne sur l'extérieur », décrit Grégory Leloup. « Nous les avons questionnés pour répondre à leurs attentes. Normalement, il ne devrait pas y avoir de surprise. » Sur les 150 maisons, 26 parcelles sont prévues pour accueillir des caravanes. Ce chiffre correspond à ceux qui souhaitaient conserver la leur, lors de la réalisation du recensement.

Le premier logement doit être livré en juin 2012. Le terrain des mobil'homes accueillera les familles au fur et à mesure de la destruction des anciens campements jusqu'en 2018. Ensuite, il sera rendu à la CUS qui prête le terrain. Pour l'instant, aucun projet n'est prévu.

 

Marion Garreau et Thomas Richard

Imprimer la page