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Du lien social au petit-déjeuner

12 octobre 2018

Bénévole depuis de nombreuses années, Nicole (à gauche) se charge chaque mois du petit-déjeuner organisé par le centre socioculturel. © Florian Bouhot

Le centre socioculturel du Port du Rhin organise une fois par mois un petit-déjeuner gratuit. Son but ? Favoriser le dialogue entre les habitants du quartier.

Il est 9h30. En ce vendredi d’octobre, pas un chat dans le quartier du Port du Rhin. Ou presque. Les rares passants descendent du tramway ou attendent le prochain. Au pied des logements sociaux, à quelques encablures du pont Beatus-Rhenanus, se trouve le centre socioculturel (CSC) Au-delà des ponts. Derrière la vitrine de l’établissement, un peu d’animation : des hommes et des femmes discutent autour d’un café. Depuis trois à quatre ans, le CSC organise un vendredi par mois un petit-déjeuner gratuit ouvert à tous les habitants du quartier. Familles, jeunes, retraités... les profils sont variés. 

C'est par et pour les résidents du quartier que ces petits-déjeuners ont vu le jour. Âgée d’une soixantaine d’années, Nicole, en blouse bleue à fleurs, s'affaire au buffet tout en discutant avec les participants. La bénévole prend sa tâche très au sérieux. De l'affichage à l'achat des viennoiseries et du café, cette dernière s'occupe de tout. À travers ces rendez-vous, au-delà de l'aspect économique, elle essaie de créer du lien entre les habitants du quartier. Chaque mois, ils sont près d'une trentaine à s'y rendre. Beaucoup viennent après 8h30, une fois les enfants déposés à l'école.

Si de nouveaux habitants se sont installés dans les bâtiments fraîchement construits près du jardin des Deux-Rives, l’interaction reste assez rare entre les derniers arrivés et les "historiques", davantage touchés par la précarité. Avec un taux de chômage de 70%, la cité Loucheur, où se situe le centre socioculturel, a été désignée Quartier Prioritaire de la Ville (QPV) par la mairie. De l’aveu d’une résidente, le Port du Rhin a longtemps été délaissé par la mairie. Pour lutter contre le chômage et l’enclavement du Port du Rhin, des projets de réaménagement urbain ont vu le jour ces dernières années. C’est le cas du projet des Deux-Rives qui, avec l’extension de la ligne D du tramway, relie le quartier au centre-ville de Strasbourg.

Employée au Bateau du Rhin, Christiane réside dans le quartier depuis 18 ans. Pour la première fois, elle se rend à un petit-déjeuner organisé par Au-delà des ponts.

Florian Bouhot et Lucie Duboua-Lorsch

 

 

 

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