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Beaucoup de demandes à l'abattoir temporaire

17 octobre 2013

C'était une première à Strasbourg, pour l'Aïd, un abattoir temporaire était installé au Port du Rhin. Un système bien encadré pour permettre à la communauté musulmane de réaliser le sacrifice du mouton dans les meilleures conditions. Après ces deux jours, c'est déjà l'heure du bilan.

Sous un hangar, 520 moutons et à côté, une tente de laquelle sortent autant de commandes. La plupart des ovins proviennent d'Alsace ou, à la limite, du reste de la France. Pour cette première strasbourgeoise, le Conseil régional du culte musulman (CRCM) aurait aimé que la production reste locale mais face à l'afflux de commandes ils ont dû ratisser plus large. « Nous avons eu beaucoup de demandes, explique Ercan Murat, vice-président du CRCM. Alors on a dû les arrêter une semaine avant l'Aïd el-Kebir. » Aucune communication n'a été faite, si ce n'est par le bouche à oreille à la mosquée et l'événement est une réussite pour la communauté musulmane, même si les organisateurs admettent qu'il y a encore des progrès à effectuer. 


Vidéo CUEJ / G.J.

 

Organisé par le CRCM, en partenariat avec la préfecture, pour l'autorisation d'abattre selon le rituel musulman, et la Ville qui a mis à disposition le lieu, cet abattoir éphémère avait un but précis : permettre d'organiser le rituel du sacrifice dans des conditions d'hygiène optimales. En évitant que certaines personnes le fassent de manière illégale, chez elles, voire dans la rue. 

Le fonctionnement de l'abattoir est relativement simple. Chaque personne voulant un mouton le commande, le paye 150 euros, auxquels il faut ajouter 30 euros de frais de fonctionnement, puis chacun obtient une plage horaire pour venir chercher sa bête. « On avait une cinquantaine de personnes toutes les demi-heures, souligne Ercan Murat. Certains ont appris l'existence de cet abattoir assez tard, donc ils viennent sans avoir commandé. » Beaucoup de gens sont satisfaits du résultat, avec quelques « doléances » pour l'année prochaine.


Vidéo CUEJ / G.J.

 

Mercredi, à 17 h 10 précise, il ne restait plus qu'un mouton dans l'enclos. Quelques familles sont encore présentes, elles viennent chercher une dernière commande, un peu au dernier moment. Avec trente-cinq kilogrammes de viandes sur les bras, un homme lance un « mais c'est un veau celui là ! » Il faut dire qu'à cette heure-ci, il ne reste que les "grosses" commandes, un peu plus chères d'une vingtaine d'euros. Qu'importe, malgré le poids des bêtes, les jeunes aident les anciens et tout le monde garde le sourire, à quelques heures de célébrer l'Aïd.

Loïc Le Clerc

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