Le Marché d’intérêt national (MIN), communément appelé Marché-Gare, vit presque 24 heures sur 24 afin d’assurer la distribution du contenu de nos assiettes.
Vendredi 8 novembre, 5h. Strasbourg dort encore. Le Marché-Gare s’active. Sa quarantaine de grossistes vend pour la grande distribution, la restauration ou l’hôtellerie. Des camions de livraison entrent et sortent sans cesse du site. Au fil de la journée, ils seront entre 150 et 200 à passer les barrières. Quelques-uns sont même partis plus tôt pour aller récupérer des marchandises.
Les salariés de Soprolux, l’un des grossistes alimentaires installés sur le MIN, se retrouvent à l’arrière de leur entrepôt. Spécialisée dans les produits haut de gamme (foie gras, viande, poisson, champignons, épices…), l’entreprise familiale, créée en 1984 par Marius Peuron, a été reprise par ses trois enfants.
Pour Sandrine et Willy, le soir est consacré à la pétanque. Ce couple de quinquagénaires rejoint ses amis Ahmed et Kader pour leur partie quotidienne. Alors qu’un terrain de pétanque a été construit à cet effet, ces boulistes préfèrent jouer dans un coin du parc. Et pour cause : en temps de pluie, le terrain est détrempé. "On a contacté la mairie pour régler le problème. Ils ont tapissé le terrain de cailloux, explique Sandrine. C’est absurde ! On ne peut plus jouer." Si ces aléas ne les découragent pas, Willy et Sandrine préfèrent les beaux jours pour exercer pleinement leur passion. "L’été, c’est jardin le matin, et pétanque l’après-midi", concluent-ils.
Le parc est ceinturé par un sentier jonché de feuilles mortes. Angela en profite pour réaliser un herbier avec sa fille. Elle reproche à certains usagers du parc de ne pas suffisamment en prendre soin. "En été, des gens font des barbecues, ils laissent leurs déchets partout", se plaint-elle. Pour l’heure, toutes deux profitent du calme automnal pour s’aérer avant le dîner.
Antoine Cazabonne et Emma Chevaillier