01 octobre 2019
Tous les vendredis, de 14h à 18h, les habitants de Koenigshoffen peuvent acheter fruits et légumes sur la place de la rue Virgile. De ce marché de plein vent, Ali Altiparmak est aujourd'hui le dernier commerçant.
Ali Altiparmak est présent sur ce marché depuis quinze ans./ Photos Emma Conquet
Un vendredi de pluie battante, en face du centre socioculturel Camille Claus, une dizaine de personnes s’abritent sous les parasols rouges et jaunes de leur marchand. « Vite, vite, ça va couler », s'inquiète Ali Altiparmak. Bâton à la main, son employé dégage l'excédent d’eau qui menace de tomber sur la tête des clients. Ali Altiparmak est primeur dans le Bas-Rhin. Il revend ses fruits et légumes sur six marchés, dont celui du Hohberg depuis 2004.
Mais d’année en année, ce rendez-vous hebdomadaire a été déserté, lui laissant le monopole du marché : « Cela fait cinq ans que je suis le seul marchand. »
Avec des tomates à 0,99 centimes d'euro le kilo, Ali adapte ses tarifs aux « petits portefeuilles ».
« Dans les années 1980, c’était un grand marché », se souvient Driss Mdihi, président de l’Association des commerçants non sédentaires de Strasbourg (ACNSS). Plus de trente stands s'étalaient sur cette place carrée de Koenigshoffen, avant qu'ils ne disparaissent progressivement. « Le quartier n’est pas assez dynamique, les commerçants ne faisaient pas leur chiffre », explique-t-il. Les clients viennent, pour la plupart, des HLM de la cité voisine. Si Ali s’en sort bien, c’est selon lui grâce à des prix très attractifs . « On est les moins chers du département », se félicite le revendeur avec un brin de malice.
Le commerçant profite d’une clientèle fidèle. « Je reviens ici, car au marché de Hautepierre, il y a trop de monde et je n’arrive pas à circuler avec la poussette », raconte Halimi, jeune maman de 22 ans. « En plus, le vendeur est sympa, il prend toujours des nouvelles », ajoute-t-elle.
La rue Virgile est centrale dans le quartier.
Sakher, 27 ans, résident du quartier, est ravi de pouvoir acheter des légumes frais « de meilleur qualité que dans les supermarchés, avec le contact client en plus ». Même s'il ne fait pas de gros bénéfices, Ali revient vendre toutes les semaines, sur ce seul marché du vendredi après-midi.
Emma Conquet