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En tant normal, le surtourisme participe à la destruction des coraux de la mer Rouge, pourtant très résilients face au changement climatique. Des initiatives se multiplient à Aqaba, dans le sud de la Jordanie, pour les protéger et leur permettre de se régénérer.

 

Poissons de toutes les couleurs, tortues et oiseaux de mer vivent dans les 150 espèces de récifs coralliens le long du golfe d’Aqaba. Une biodiversité riche et « l’un des plus importants trésors de la mer Rouge », assure Mohammad Ahmad Wahsha du Centre de recherche marine de la ville. Ces coraux se distinguent par leur résilience aux effets du changement climatique, y compris le blanchiment et l’acidification des océans. « Ils peuvent être une solution pour les autres coraux du monde », souligne Mohammad Ahmad Wahsha. L’adaptation de ce corail est un signe d’espoir alors qu’un cinquième des récifs au monde ont disparu et plus de la moitié sont menacés. Mais l’impact humain reste « un cauchemar pour les écosystèmes marins s’ils ne sont pas contrôlés, explique le chercheur. C’est un vrai problème de voir beaucoup de mauvais comportements. Nous avons déjà perdu des coraux à cause de cela ».

Talal Abumahfouz partage ce constat. Il est plongeur à Aqaba et sensibilise les touristes qui viennent faire de la plongée avec lui : ne pas utiliser de crème solaire et ne surtout pas toucher les coraux. Quand il a lancé son centre de plongée Shark Bay Divers en 1999, il n’y en avait que cinq, aujourd’hui il y en a 44. « C’est sûr que cela a un impact. Les récifs coralliens étaient en meilleur état à l’époque », explique-t-il. Les déchets et les microplastiques sont les principaux problèmes. Avant la guerre, Talal Abumahfouz allait avec son équipe, une fois par mois, ramasser les déchets dans les coraux. Aujourd’hui, avec le manque de clientèle, il y va presque tous les jours. En une matinée seulement, il remplit le bateau d’au moins dix sacs de déchets.

Depuis l’année dernière, une partie des récifs d’Aqaba est protégée par l’Unesco. Les activités humaines, de pêche et de l’industrie sont contrôlées par l’Aseza. L’Autorité interdit à tour de rôle l’accès à certains récifs afin qu’ils se régénèrent. Elle a même créé un cimetière militaire artificiel sous l’eau afin de réhabiliter les récifs naturels de la zone en attirant les plongeurs vers des sites alternatifs.

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