28 décembre 2008
Simon Hix est professeur de politique européenne comparée à la London School of Economics and Political Sciences. Il décrit les principales familles politiques dans l'Union européenne.
Le Parlement européen permet d'identifier cinq grandes familles politiques transnationales et des forces politiques atypiques.
Le plus grand groupe au Parlement est le Parti populaire européen, qui est une coalition de démocrates chrétiens et de conservateurs. Le principal parti de centre-droit de la plupart des pays européens siège au sein de cette famille.
Au centre gauche on trouve les socialistes ou les sociaux-démocrates – les termes sont interchangeables. Ils sont plus cohérents que le PPE car ils forment une alliance moins lâche. Chaque pays en Europe, sauf peut-être en Europe centrale et orientale, a un parti qui s'y intègre bien.
Entre les deux, on trouve l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe, qui est en gros une coalition de libéraux sur le plan social et économique. Certains de ses membres se situent à gauche, comme les libéraux démocrates britanniques, d'autres se positionnent à droite comme les libéraux scandinaves, les libéraux néerlandais et les libéraux belges, d'autres encore au centre comme le parti italien (La Margherita, aujourd'hui intégré au Partito Democratico) et le parti français (le Modem) qui siègent maintenant dans ce groupe. Ils constituent donc une sorte de bouquet mélangé. Cela leur permet de former tantôt une coalition avec les sociaux-démocrates sur les questions environnementales par exemple, tantôt avec le PPE sur les questions de régulation économique du marché.
A gauche nous avons ensuite les Verts. C'est une coalition de partis présents dans un nombre surprenant de pays. Presque chaque pays en Europe possède maintenant un parti Vert. Ils sont membres du parti transnational et beaucoup ont un siège au Parlement. Enfin, à gauche de la gauche on trouve une famille radicale composée d'anciens communistes ou de socialistes tels que le parti danois.
Il y a deux autres forces politiques au Parlement européen qui ne me paraissent pas correspondre à des partis transnationaux.
Nous avons une sorte de groupement anti européen, une alliance sacrée de divers groupes eurosceptiques de gauche et de droite, aux traditions plus religieuses, comme les communistes danois, la Ligue des familles polonaises, ou encore un parti orthodoxe grec.
Puis nous avons une coalition de partis conservateurs, la droite traditionnelle, qui ont choisi de ne pas rejoindre la famille PPE. Certains d'entre eux aimeraient le faire mais n'y ont pas été autorisés, comme Alliance nationale, en Italie ou le Fianna Fail irlandais qui s'interdit de rejoindre le PPE parce que son adversaire national, Fine Gael, y siège.
Enfin, il y a d'autres eurodéputés, issus principalement de la droite radicale comme le Front national français, le Vlaams Belang flamand, le Parti de la liberté autrichien mais aussi de divers partis protestataires, nationalistes et anti européens. Ils ont des difficultés à former une alliance transnationale parce que par définition ils ne croient pas en un projet transnational.
Clarisse Briot, à Strasbourg