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Attaché à la convivialité, Max ne ferme aucune porte pour maintenir son affaire en vie. Affilié depuis plus de quarante ans au Pari mutuel urbain (PMU) et plus récemment à la Française des jeux (FDJ), le bar est rémunéré par des commissions sur les paris hippiques et jeux d’argent, respectivement 2 % et 5,2 % des ventes. Une manne de 20 000 euros de chiffre d'affaires annuel. Un produit d’appel pour les ventes de boissons qui rapportent dix fois plus : “On ne pourrait pas faire sans, ça attire des gens qui consomment après.” Il y a deux ans, Max s’est vu refuser par les douanes sa demande d’élargir son offre au tabac. Il déplore que les buralistes environnants aient le droit de proposer des boissons : “Ça me prend un peu de clientèle, je trouve ça un peu injuste.”

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Géraldine Lepold, au début du mois de novembre commence à mettre en place les produits de Noël, une période de l’année où elle réalise son meilleur chiffre d’affaires.
© Manon Vannier

À l’écart de la nervosité du match, des clients profitent de cet établissement comme dernier lieu de rencontre. “Ici tout le monde se connaît”, s’enthousiasme Zina Bachelet, une habituée. “Je trouve important qu’il y ait ça dans un village”, déclare Marie-Laure Le Solleu. Attablée avec des proches, elle sort une pièce et gratte un Cash en prévenant : “Je perds tout le temps.”

Un ticket à 20 000 euros

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Adrien Recht expose dans sa boutique un fusil qu'il a construit sur-mesure pour un tireur. © Sacha Laudrin Laroche

Tout en chuchotant, Colin Lafond et Noémie Gomes scrutent et comparent les produits exposés devant le rayon des lubrifiants. “Vous avez vu que vous avez pris effet froid ?” Géraldine Lepold, la gérante du sexshop Osez Pilirose, s’approche d’une oreille attentive pour les conseiller. “Ici il y a une bonne partie de feeling et il y a l’aspect conseil qu’on recherche aussi”, confie le jeune homme de 22 ans, client régulier. La commerçante confirme : “Le premier contact avec mes clients, c’est le sourire, la bienveillance, je les écoute et les oriente. Ils peuvent être gênés au départ mais finissent par se sentir à l’aise.” Éva Igard, la sexothérapeute de 26 ans qui la remplace ponctuellement en son absence, témoigne : “Géraldine appelle ses clients par leur prénom et sait très exactement ce qu'ils veulent. Parfois, ils me disent : mais vous n'êtes pas Géraldine, où est-elle ?”

Familière de ces tracas, la directrice des services techniques d’Eckbolsheim Virginie Muller rappelle que c’est l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) qui s’occupe des déchets et non la commune. Depuis 2005, toutes les villes de plus de 10 000 habitants de la métropole disposent de la collecte sélective en porte-à-porte, autrement dit, de la poubelle jaune individuelle. Mais dans les 26 communes moins peuplées, les particuliers doivent se rendre à des points de collecte pour faire leur tri.

Depuis 2024, des expérimentations ont été mises en place à Achenheim et Plobsheim en vue de déployer le bac de tri individuel : les poubelles bleues y sont ramassées une semaine sur deux, en alternance avec les jaunes. Selon des mesures comparatives de l’Eurométropole réalisées entre 2021 et 2025, la population de Plobsheim a réduit de 108 kg sa quantité d’ordures ménagères par an et par habitant.

“Les retours sont très positifs, donc on va continuer comme ça”, se réjouit Léonie Fritsch, directrice des services techniques d’Achenheim. Convaincue, l’EMS a voté le 23 mai 2025 en faveur de la généralisation de ce dispositif à l’ensemble du territoire avec pour échéance le 31 décembre 2027.

Le mardi à Wolfisheim

Aux manettes de ce déploiement, Didier Beck, chef de projet pour l’EMS. Pour choisir l’ordre d’arrivée des poubelles individuelles, son équipe s’est basée sur l’actuel jour de ramassage. Les communes desservies le lundi seront donc les premières concernées par le nouveau dispositif, à partir d’octobre 2026. Wolfisheim suivra avec le “secteur mardi” dès janvier 2027. Eckbolsheim, le mercredi, devra attendre mars 2027. Sept autres communes resteront encore à équiper.

Séverine Sommer se rend trois fois par mois aux lieux de collecte pour trier ses déchets. © Emma Simon 

“Tout le monde ne peut pas se déplacer”, avance de son côté Jean-Pierre. Garé au point de collecte rue de la Chênaie, il s’empresse d’enfiler son gant pour vider son bac avant de décamper, sans quoi son rendez-vous de kiné sera annulé. Promenant son chien dans le quartier du Bois Romain qu’elle sillonne depuis quarante ans, Isabelle Simon trie “dans la mesure du possible”. “Les cartons, je les mets dans la voiture quand j’ai prévu de passer devant [les bennes] mais les petits déchets comme les pots de yaourt, je les jette normalement”, confie la retraitée.

Canettes, conserves, journaux… Munie de son cabas, Séverine Sommer jette consciencieusement ses déchets dans la benne jaune du cimetière d’Eckbolsheim. Habitante de la commune depuis quatre ans, elle se rend au lieu de collecte trois fois par mois. C’est l’un des sept points d’apport volontaire où les Eckbolsheimois peuvent déposer leur tri. “Je ne comprends pas trop, je trouvais ça tellement pratique à Schiltigheim d’avoir sa poubelle jaune”, s’indigne-t-elle. Cet éloignement l’oblige à avoir un cabas supplémentaire dans sa cuisine pour stocker les emballages. 

“Tout le monde ne peut pas se déplacer”, avance de son côté Jean-Pierre. Garé au point de collecte rue de la Chênaie, il s’empresse d’enfiler son gant pour vider son bac avant de décamper, sans quoi son rendez-vous de kiné sera annulé. Promenant son chien dans le quartier du Bois Romain qu’elle sillonne depuis quarante ans, Isabelle Simon trie “dans la mesure du possible”. “Les cartons, je les mets dans la voiture quand j’ai prévu de passer devant [les bennes] mais les petits déchets comme les pots de yaourt, je les jette normalement”, confie la retraitée.

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