Vous êtes ici

Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.

[ Plein écran ]

Plusieurs dizaines d’étudiants ont manifesté à l’intérieur du Patio. © Carol Burel

[ Plein écran ]

Des tensions ont émdaillés la fin du cortège. Les forces de l’ordre ont gazé les manifestants. © Mahault de Fontainieu

[ Plein écran ]

15 000 à 20 000 personnes ont manifesté à Strasbourg ce mercredi 18 septembre. © Titouan Catel Daronnat

[ Plein écran ]

Les pharmaciens se sont regroupés ce jeudi 18 septembre au matin devant la cité administrative. © Maud Karst

Sous l’impulsion de chants et au milieu des pancartes rivalisant d’originalité, les manifestants arrivent place du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, lieu de fin du parcours prévu. Alors que les syndicalistes signent la fin d’une sage mobilisation, d’autres prennent le relais et s’élancent vers la cité administrative.

« Grève, blocage, manif sauvage » : le slogan de ces nouveaux visages marque le début de la manifestation, spontanée, rebelle, énergique. Les gaz lacrymogènes ne tardent pas à pleuvoir, après la première sommation, et envahissent d’un brouillard blanc les rues qui longent l’université. « J’ai cru que j’allais perdre la vue », relate une manifestante, les yeux remplis de larmes.

Elle n’est pas la seule à être éprouvée : certains sont à terre la tête entre les mains, d’autres tentent quelques soins à l’aide de sérum physiologique. S’ensuit un jeu du chat et de la souris dans le quartier de la Krutenau, entre manifestants et forces de l’ordre, ces dernières n’hésitant pas à gazer dans des rues exiguës.

En tout, cinq personnes ont été interpellées. Il est 18h, sous un ciel azur qui n’est plus parsemé de traînées blanches, quelques sirènes résonnent encore dans les rues de la capitale alsacienne.

Eva Lelièvre, avec Esther Dabert, Carol Burel, Maud Karst, William Jean,
Mahault de Fontainieu et Titouan Catel--Daronnat

Edité par Axel Guillou

« On est jeunes, déter et révolutionnaires » scandent les étudiants : les visages sont très jeunes dans le cortège. Olivier, étudiant, espère une mobilisation similaire aux Gilets jaunes. « Si je suis dans la rue aujourd'hui, c'est pour obtenir du concret ». 14h30 : c’est le top départ de la manifestation.

En tête, les représentants de l'Intersyndicale sont suivis de près par des vagues d’étudiants. Des camionnettes aux couleurs des syndicats côtoient des poussettes, alors que des militants cadencent la marche, portée par les mégaphones. Des milliers de manifestants sont finalement au rendez-vous.

Retraités, enfants, syndicalistes, universitaires… La foule dense et bigarrée souligne l’étendue du ras-le-bol, crie son désir de lutte contre les inégalités, martèle son opposition à une seule politique articulée autour de l’austérité comme unique horizon.

Plusieurs élus sont aussi là pour soutenir la mobilisation des étudiants incriminés. Les étudiants musiciens également se mettent au diapason revendicatif et constituent un rassemblement devant le Conservatoire de musique. Puis, munis de leurs instruments, ils rejoignent l’université pour protester contre les plans d’austérités dans le domaine de la culture. Des lycéens sont aussi de la partie.

Comme Alexis, 16 ans, en première, et engagé dans le collectif de militants Lycéen·nes autonomes de Strasbourg contre l’autorité répressive (Lascar). « Je m’informe beaucoup sur ce qui se passe dans le monde. Quand on est au courant, je trouve ça évident de s’engager ». Sa colère est protéiforme : contre « la politique d’austérité économique » du gouvernement Bayrou, « le génocide en cours à Gaza » ou encore les « mauvaises conditions d’études ». Une révolte qui se coalise avec d’autres slogans, d’autres drapeaux, d’autres cris de colère qui vont converger vers la manifestation, qui peine encore à mobiliser.

« Jeunes et révolutionnaires »

Pancartes à la main, le cortège étudiant parcourt l’université au rythme des slogans criés et répétés avec colère, tentant de rameuter des troupes. Peu après 13h, la place de la République est encore remplie de touristes, vide de manifestants, et surveillée par la police.

Peu à peu, les organisations syndicales s’installent sur place. Sous le soleil, l’activisme est bon enfant, et prend des allures de battle musicale : les enceintes de la CGT diffusent Burnin' and Lootin' de Bob Marley, alors que l’air vibre de punk chez Sud solidaire. « Une intersyndicale comme ça, on n’a jamais vu ça, sauf pour les retraites », s’exclame Elisabeth Willer, déléguée CFTC de la société Biogroup, chasuble bleu sur les épaules et grand sourire sur le visage.

  • Agathe et Patrice : « dérive fasciste »

Drapeaux rouges de la FSE hissés dans les airs, vers midi, une AG réunit une centaine d’étudiants devant la présidence de l’université. Différentes organisations de lutte, parmi lesquelles Force ouvrière, la Fédération syndicale étudiante (FSE), ou encore l’Association éducation solidarité, sont présentes.

« On manifeste contre l’Uni (syndicat étudiant proche de l’extrême droite, ndlr) et contre la répression visant 5 étudiants, dont 4 de la FSE convoqués en commission de discipline. Tout ça parce qu’ils ont participé à des manifestations contre l’Uni à la suite de propos racistes et sexistes contre eux », indique Myriam au micro, étudiante et militante à la FSE.

  • Elisabeth Willer, syndicaliste : « épuisée »

Pages