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Le Slovène Klemen Groselj a rappelé l'importance des élections démocratiques. © European Union 2024

Les eurodéputés saluent la décision d'une nouvelle aide à l'Ukraine ©️ Angèle Bataller

La candidature de la Serbie à l'Union européenne remise en question 

À la suite des élections législatives en Serbie le 17 décembre, le Parlement européen alerte sur la situation démocratique de ce pays candidat à l’Union européenne. « Il y avait des électeurs fantômes, des achats de voix, des reportages biaisés… » a observé l’eurodéputé Andreas Schieder (S&D, socialiste), présent sur place. Dans une résolution adoptée le 8 février, les eurodéputés condamnent ces irrégularités et l’absence de pluralisme médiatique en Serbie. Ils pressent l’Etat de réformer son système électoral. Ils poussent aussi la Commission à faire en sorte que les négociations d’adhésion du pays à l’UE soient effectivement conditionnées au respect des principes démocratique. « Tout citoyen de l’Union doit être assuré de voter à des élections libres et justes » a rappelé le Slovène Klemen Groselj (Renew, libéral).

Yanis Drouin

Les européens auront accès aux virements instantanés sans frais supplémentaires avant fin 2024. © Yanis DROUIN

Reconquête! rejoint le groupe des Conservateurs et réformistes  

Mercredi 7 février, le ralliement du parti Reconquête! au groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR) a été annoncé lors d’une conférence de presse au Parlement européen. Le président du groupe, l’Italien Nicolas Procaccini, a convenu d’une union avec Marion Maréchal, la tête de liste de Reconquête!, et Nicolas Bay. Ce dernier a rejoint le parti d’Eric Zemmour après son exclusion du Rassemblement National en 2022. Il est aujourd’hui son unique eurodéputé, et le premier Français à intégrer ECR. 

Ce groupe européen de droite antifédéraliste a été créé en 2009 à l’initiative des conservateurs britanniques et du parti polonais Droit et Justice. S’il n’est actuellement que le cinquième groupe le plus important du Parlement, avec 63 eurodéputés, ses dirigeants cherchent à passer à la troisième place à l’issue des prochaines élections européennes. « Nous voulons créer les conditions d'un déplacement du centre de gravité du Parlement européen », explique Nicolas Bay. Pour ce faire,  ECR cherche à nouer de nouvelles alliances avec des partis nationalistes. Dans les mois à venir, un accord pourrait être conclu avec le Fidesz, la formation  du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.

Anna Chabaud

Amélie Oudéa-Castéra n'est pas la seule à avoir fait un passage éclair au gouvernement. Jean-Jacques Servan-Schreiber n'y est resté que 13 jours. © Montage Azilis Briend

 

Le chemin a été semé d’embûches (et de casseroles) et ce, dès le lendemain de sa nomination le 11 janvier 2024, à l’Éducation nationale. Mais voilà… c’est fini. Jeudi 8 février, Amélie Oudéa-Castéra s’en est allée, laissant sa place à Nicole Belloubet, au bout de 28 jours. Si elle conserve son rôle de ministre des Sports, l’ancienne directrice générale de la Fédération française de tennis a été débarquée de la rue de Grenelle. 

Mais au cours de la Ve République, nombreux sont les politiques à être restés encore moins longtemps qu’elle. François Bayrou, Thomas Thévenoud, Philippe Briand… Voici le classement des ministres les plus fugitifs. 

François Bayrou, un mois et puis s’en va

François Bayrou est resté un mois et quatre jours en poste en tant que ministre de la Justice, du 17 mai au 21 juin 2017. Pour ce soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, c’était un retour par la grande porte, dans un gouvernement vingt ans après avoir été chargé de l'Éducation nationale sous la présidence de Chirac. Malheureusement pour la figure centriste, il est contraint de démissionner, après le déclenchement de l’affaire des emplois fictifs d'assistants parlementaires au sein du MoDem. 

Alain Bompard, l’ami des bêtes

Comment se faire virer de la politique en une leçon ? Demandez à Alain Bompard qui a été poussé vers la sortie, après un mois (du 22 mai au 23 juin 1981) sous le gouvernement de Pierre Mauroy pour avoir souhaité abolir la chasse à courre. Il occupe alors le poste de secrétaire d'État auprès du ministre de l'Environnement. Mais le président François Mitterrand, dont le frère Philippe est maître d'un équipage au lièvre, s'oppose à cette interdiction symbolique et débarque l’ami des bêtes. 

Philippe Briand préfère sa boîte

14 avril 2024. Philippe Briand démissionne de son poste de Secrétaire d’État à l’Aménagement du territoire au bout de… 14 jours (soit un jour de plus que Servan-Schreiber). Personne ne l’a poussé à le faire. Ni le président Chirac, ni son premier ministre Jean Raffarin, c’est lui et lui seul qui préfère se consacrer à Citya Immobilier et de la holding Arche, leader de l’immobilier en France.

Jean-Jacques Servan-Schreiber, l’anti-nucléaire avant l’heure

Dans le gouvernement Chirac, je demande Jean-Jacques Servan-Schreiber. Le fondateur de L’Express ne fait pas long feu pour avoir pris position contre la reprise des essais nucléaires et quitte le gouvernement le 9 juin 1974. Jacques Chirac le congédie au bout de 13 jours seulement en tant que ministre des Réformes. 

Louis Schwartzenberg et Thomas Thévenoud = neuf jours

Le 26 août 2014, Thomas Thévenoud est nommé secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l'étranger dans le gouvernement Valls. Il démissionne le 4 septembre 2014 au bout de neuf jours, contraint à la démission pour ne pas avoir déclaré ses impôts pendant plusieurs années ainsi que des impayés de loyers. Il confie souffrir de « phobie administrative ». Vous comprendrez si on vous dit qu’il a été la cible de moqueries. Surtout quand on sait qu’il a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour ces faits. 

Neuf jours seulement, du 29 juin au 7 juillet 1988, pour froisser Michel Rocard, alors Premier ministre sous le second quinquennat de François Mitterrand. C’est le temps qu’aura mis Léon Schwartzenberg à la tête du ministère de la Santé pour se faire renvoyer. La raison : avoir mis en place le dépistage systématique du sida et l’utilisation de la méthadone  pour lutter contre la toxicomanie. Et ce, sans en parler à Rocard qui n’a pas du tout apprécié. 

Azilis Briend

Édité par Max Donzé

Le commissaire au Commerce Dombrovskis dévoile ses priorités à l'OMC

« Je défendrais nos mesures européennes au sein de cette organisation mondiale ! » Jeudi 8 février, le commissaire européen au Commerce extérieur, Valdis Dombrovskis, est venu présenter au Parlement européen ses priorités pour la prochaine conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se tiendra à Abou Dhabi du 26 au 29 février. Le commissaire y représentera les intérêts des États membres de l’Union européenne. 

Parmi les principales priorités évoquées : le régulation par l’OMC du secteur de la pêche. Valdis Dombrovskis a promis qu’il allait défendre l’accord actuel qui interdit les subventions pour la pêche illégale et qui fixe des quotas. Une déclaration soutenue par les eurodéputées. À la demande des États membres, Valdis Dombrovskis a également promis de plaider pour un développement des échanges commerciaux à l’échelle mondiale, sensible aux enjeux climatiques. Une position jugée incohérente selon une partie des eurodéputés écologistes. « Le libre-échange n’a plus de sens à l’heure de l’urgence climatique », s’est emportée Saskia Bricmont (Les Verts, écologistes).

Sarah Khelifi

Pourtant, certains eurodéputés auraient voulu aller plus loin. Pour Mounir Satourni (Les Verts, écologistes), les femmes sont les grandes oubliées de cette loi. Plus vulnérables face au plomb (qui peut entraîner des fausses couches et menacer la santé des fœtus), elles devaient bénéficier d’un seuil spécifique. Mais les employeurs se sont inquiétés des surcoûts liés à cette prise en charge particulière et la mesure a été abandonnée. Seule lueur d’espoir pour le parti écologiste : leur demande d’inscrire dans la directive un délai de révision de cinq ans a été accepté. Ils espèrent que d’ici-là, de nouvelles études scientifiques justifieront la création d’un seuil limite spécifique pour les femmes. Les règles relatives aux diisocyanates devront, elles, être réexaminées avant 2029.

Autre manquement notable dans la directive : l’absence de prise en compte de l’effet « cocktail ». Comme l’explique Gérard Le Corre, inspecteur du travail et membre de la confédération santé-travail CGT Seine-Maritime, les travailleurs sont « exposés à plusieurs agents chimiques par jour​​​ » au lieu d’un seul. Or, les seuils ne « prennent pas en compte ces effets » explique t-il. Le syndicaliste s’inquiète aussi qu’« en pratique, les employeurs ne chercheront pas à mettre en place les mesures les plus basses possibles. Ils s’en tiendront au seuil limite, sans proposer de nouvelles mesures de sécurité ».

Les Etats membres doivent désormais mettre la directive en application. Ils disposent de deux ans pour définir de quelle manière ils adapteront leurs lois nationales pour mieux protéger leurs travailleurs.

Garance Cailliet et Sarah Khelifi

« Personne ne devrait être victime de son travail ou mourir pour des raisons professionnelles ! » L’eurodéputé Nikolaj Villumsen (The Left, extrême-gauche) se réjouit de l’adoption par le Parlement européen d’une directive limitant l’exposition des travailleurs au plomb et aux diisocyanates. En grande quantité, ces substances peuvent être dangereuses et présenter des risques cancérigènes. 

Limiter les substances dangereuses pour les travailleurs 

L’enjeu est de taille. Chaque année, entre 50 000 et 150 000 travailleurs sont exposés au plomb au sein de l’Union européenne, et 4,2 millions aux diisocyanates. Afin de limiter l’impact du plomb, la directive abaisse sa valeur limite d’exposition professionnelle : autrefois fixée à 0,15mg/m³, elle passe désormais à 0,03mg/m³. En 40 ans, cette limite n’avait jamais été réévaluée. La concentration maximale à laquelle un travailleur peut être exposé pendant une journée de travail de huit heures a été fixée à 6 mg/m³. C'est une première : l’Union européenne n’avait pas de législation concernant cette substance qu’on retrouve notamment dans les isolants.

Aujourd’hui, les travailleurs du bâtiment, de l’industrie et de l’artisanat sont particulièrement exposés. Pour se protéger, ils doivent s’équiper de masques FFP3 et portent des combinaisons intégrales pour éviter d’inhaler des poussières de plomb. Pourtant, les cas de fatigue chronique et des cancers liés à l’exposition au plomb sont nombreux dans ces domaines, selon la Fédération générale du travail de Belgique (FTGB). Les diisocyanates, eux, provoquent des cas d’asthme professionnel et des maladies cutanées. La nouvelle législation européenne aura pour objectif de renforcer leur protection. Une victoire pour Nikolaj Villumsen : « les travailleurs concernés rénovent nos maisons, construisent nos batteries de voiture, … Ils sont au premier plan de la transition écologique. C’est important de savoir qu’ils seront mieux protégés. »

Des réserves exprimées sur ces seuils

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