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Des ambitions revues à la baisse

« Il manque le plus important, c'est-à-dire l'argent », déplore l’eurodéputée Maria Poptcheva (Renew, libéraux). Alors que la Commission et le Parlement européen demandaient respectivement 10 et 13 milliards d'euros, STEP n’en recevra finalement que 1,5 milliard après négociations avec les États membres. Les conditions ne sont pas réunies pour atteindre l’autonomie voulue, selon les eurodéputés. La plateforme manquerait d’ambition. « Ce qu’on demande, c’est un fonds de solidarité doté en conséquence, avec des ressources propres », précise Henrike Hahn (Les Verts, écologistes).

Face à la montée des régimes autoritaires, des préconisations pour défendre les droits de l’homme en 2024 

« La promotion des droits de l’homme n’est pas une option, c’est une obligation juridique inscrite dans les traités de l’Union européenne », rappelle l’eurodéputé Nacho Sanchez Amor (S&D, sociaux-démocrates). Le rapport annuel sur les droits de l’homme et la démocratie a été adopté par les eurodéputés, mercredi 28 février. Produit par le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères, le texte rappelle le devoir qui incombe à l’UE de défendre les droits de l’homme et la démocratie dans le monde, et alerte sur des tendances inquiétantes.

Au centre des préoccupations, une progression des régimes illibéraux et autoritaires et un recul de plus en plus marqué de la liberté des femmes, victimes de violences systémiques et bridées dans leur quotidien. Les États membres sont aussi exhortés à mieux protéger les journalistes et les défenseurs des droits humains, de plus en plus la cible d’attaques, et à sanctionner fermement toute atteinte aux droits fondamentaux.

Le rapport a été adopté à une large majorité par les eurodéputés. Seule l’extrême droite qui dénonce un texte idéologique s’y est massivement opposée. Les autres groupes partagent malgré tout des désaccords. En plein conflit à Gaza, des membres de The Left et des Verts dénoncent le soutien de l’Union européenne à Israël. « Est-ce que nous allons faire semblant que l’Union s’intéresse vraiment aux droits de l’homme après 4 mois de complicité avec le régime israélien ? », s’est indigné l’eurodéputé Mick Wallace (The Left, extrême-gauche).

Kenza Lalouni

 

Lors de son discours au Parlement le 28 février, Ioulia Navalnaïa a rendu hommage à son défunt mari, l’opposant russe Alexeï Navalny. © Camille Fraioli

Rentrer dans la course aux nouvelles technologies. C’est l’ambition de l'Union européenne qui s'est mise au pas en créant une plateforme de technologies stratégiques pour l’Europe (STEP). Alors que la pandémie de Covid-19 a révélé sa dépendance technologique par rapport à des pays tiers comme la Chine ou les États-Unis, elle compte sur cette plateforme pour atteindre une autonomie stratégique. Trois domaines sont priorisés : l'innovation deeptech, les technologies numériques propres et économes en ressources et les biotechnologies. Il s’agit d’éviter aux États européens de nouvelles pénuries sur des matériaux stratégiques.

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L’Union européenne met en place une gestion plus stricte de l’exportation de ses déchets

Ce mardi 27 février, le Parlement a adopté à une large majorité une réforme des règles européennes en matière d’exportation des déchets. L’Union européenne est un acteur important du commerce mondial d’ordures. En 2020, 32,7 millions de tonnes de détritus ont été exportés vers des pays tiers, ce qui représente 13 milliards d’euros. « La loi révisée apportera aux Européens une plus grande certitude que nos déchets seront gérés de manière appropriée, quel que soit l’endroit où ils sont expédiés », estime la rapporteuse du dossier et eurodéputée Pernille Weiss (EPP, droite).

L’interdiction d’exportation des déchets plastiques en dehors de l’OCDE est la mesure phare de la réforme. Jusqu’ici, les pays européens pouvaient exporter une partie de leurs déchets vers des pays aux normes environnementales moindres, notamment en Asie du Sud-Est, sans avoir à s’inquiéter des conditions de traitement sur place. Avec la mise en place de règles plus strictes, l’Union européenne entend aussi lutter plus efficacement contre le trafic illégal de déchets.

La nouvelle législation concerne également les transferts au sein de l’UE.  En 2020, 67 millions de tonnes de déchets ont circulé entre les Etats membres. Une plateforme électronique centralisée va être mise en place pour renforcer la coordination et le suivi. Les déchets destinés au recyclage pourront continuer à être échangés sans entrave dans l’Union, ce qui contribue à alimenter l’économie circulaire. A contrario, des restrictions sont prévues pour le transport des résidus à éliminer : plus question de se débarrasser de ses ordures dans un pays voisin.

Louisa Chausse-Dumont

 

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La plateforme STEP doit permettre l’autonomisation de l’Europe dans des secteurs stratégiques comme l’intelligence artificielle et la 5G. © Élodie Niclass

L’Europe veut limiter sa dépendance technologique par rapport à la Chine et les États-Unis. Grâce à une nouvelle plateforme, elle espère susciter de nouveaux investissements dans les entreprises européennes innovantes.

Louisa Chausse-Dumont et Camille Fraioli

Une nouvelle aide financière pour l’Ukraine 

Mardi 27 février, le Parlement européen a approuvé un nouveau soutien financier de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine. Celui-ci est composé de 17 milliards d’euros de subventions et de 33 milliards d’euros de prêts. Le 1er février dernier, le Conseil de l’Union européenne avait débloqué cette enveloppe dans le cadre d’une révision du budget européen pour la période 2021-2027. 

Ces 50 milliards d’euros s’ajoutent aux plus de 85 milliards d’euros que l’Union et ses États membres ont déjà mobilisés pour venir en aide à l’Ukraine. « C’est l’Ukraine qui verse son sang face à l’impérialisme », a assuré Krzysztof Brejza (PPE, droite) : « Cette aide, c’est pour la reconstruction du pays. »

Si la majorité des eurodéputés s’est félicitée du soutien sans faille apporté à l’Ukraine depuis l’agression russe du 24 février 2022, quelques-uns se sont inquiétés néanmoins de la corruption massive en Ukraine et du manque de transparence sur l’utilisation des aides européennes. « Nous sommes pour financer la paix mais il faut vérifier que les fonds ne vont pas n’importe où », a martelé Mick Wallace (The Left, extrême gauche). 

La première tranche de cette nouvelle aide européenne sera versée à l’Ukraine en mars. Elle servira à soutenir l’effort de guerre mais aussi à préparer la reconstruction et la relance de l’économie.

Clara Gross

 

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