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« Faire des rencontres et apprendre à souffler »
À Strasbourg, l’intersyndicale a laissé place à une manifestation spontanée - autrement appelée « violence urbaine » par la préfecture. Sommation, charge... plongée à l'intérieur d’un dénouement musclé.
« Mardi, j’étais à La Somme, mercredi à Illkirch, et aujourd’hui me voilà à Gallia », sourit Sophie Aourtilane, sophrologue chargée de l’atelier. Devant elle, trois lunettes de luminothérapie avec écouteurs ou casques intégrés. Mais attirer des participants reste un défi.
« Entre les cours, les révisions, les repas, les sorties, il faut convaincre ces jeunes de faire une pause. J’espère en avoir six comme hier », souffle la praticienne. À 19 heures, une étudiante promet de revenir avec une amie. Un peu plus tard, un garçon passe devant la salle : « Pas besoin, je ne suis pas stressé. » Sophie Aourtilane rit : « C’est rare, un étudiant pas stressé ! »
Il faudra attendre 20h15, quinze minutes avant la fin, pour que le groupe s’étoffe. Nouria, 18 ans, venue avec trois camarades pour réviser dans cette salle, se laisse tenter. Elle s’allonge, met les lunettes sur le nez, et choisit le programme “réussite”. Pendant 25 minutes, du bleu, du rouge, du jaune, des lumières de toutes les couleurs s’animent. Une comptine vient lui soutirer des paroles encourageantes. Au fil du temps, les bras se relâchent et la respiration est apaisée. « C’était agréable. Je suis quelqu’un d’assez stressée, j’aime découvrir d’autres façons de me détendre », confie l’étudiante en prépa littéraire.
Un casse-tête
Il est 18h à la résidence Crous de Gallia, un jeudi soir comme les autres : portes qui claquent, étudiants pressés de rejoindre leur chambre, d’autres, casques sur les oreilles filant dîner ou boire un verre. Au 2ᵉ étage, l’ambiance change. Dans une salle transformée en cocon, on s’allonge sur un canapé, on ferme les yeux et on respire. Place à la luminothérapie, pour apprivoiser le stress de la rentrée.
Cette technique consiste à s’exposer à une lumière artificielle. Elle permet de réguler sa cohérence cardiaque et son système nerveux. C’est le moment où l’inconscient reprend le contrôle de soi. Ici, l’expérience est renforcée par un casque audio qui diffuse une relaxation guidée par une voix de femme et d’un homme à tour de rôle.
Jeudi soir, à Strasbourg, la résidence Crous s’est transformée en havre de calme. Dans une salle tamisée, quelques étudiants ont testé un atelier de luminothérapie. Une parenthèse de douceur bienvenue, alors que le mal-être étudiant ne cesse de progresser.