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Un obstacle de franchi pour le lycée musulman

18 septembre 2015

L'établissement privé à Hautepierre vient de recevoir l'aval de la commission de sécurité pour accueillir ses premiers élèves de seconde. Dernier obstacle avant l'ouverture de cette école musulmane : le feu vert du rectorat.

Le lycée est conçu pour accueillir jusqu'à 300 élèves

Le lycée est conçu pour pouvoir accueillir jusqu'à 300 élèves. Crédit Photos Justin Delépine

On n'entend certes pas encore les voix doctes de professeurs, ni le bruit d'élèves dans les couloirs du futur lycée Yunus-Emre, mais depuis le passage de la commission de sécurité lundi, un certain soulagement peut se lire sur le visage de Murat Ercan, le directeur : « Elle a validé que nos locaux répondent bien aux normes de sécurité pour accueillir les lycéens. » Il ne manque plus pour la rentrée que le feu vert du rectorat, qui signalait encore le 14 septembre, l'absence de dossiers de trois enseignants. « L'ensemble des pièces, notamment les manquantes, seront examinées et si les conditions légales sont remplies, un arrêté rectoral d'ouverture sera pris, qui permettra la rentrée des élèves », explique Guillaume Arnould, le directeur du cabinet du recteur de l'académie de Strasbourg.

La salle de sciences et vie de la terre

La salle de sciences du lycée Yunus Emre.

Les 22 élèves inscrits sont originaires des quatre coins de la France et sont aujourd'hui dans des lycées de leurs villes d'origine respectives. « On n'aura donc pas de retard sur les programmes, précise Murat Ercan, et si besoin on rattrapera le retard pendant les vacances. »

 

Vingt-deux élèves en attente

Deux classes de secondes devraient voir le jour, une générale et une préparatoire. « Une classe préparatoire est une année où les élèves rattrapent leur retard pour pouvoir être admis l'année suivante en générale », indique le directeur. « Ce seront donc deux classes en petit effectif, et ce n'est pas plus mal », se réjouit Yildiz Bilgim, future professeure d'anglais. Cette française d'origine turque, prépare sa première rentrée, « mais je suis dans l'enseignement depuis 15 ans, j'ai enseigné trois années en Turquie et j'ai fait beaucoup de soutien scolaire », précise-t-elle. En plus des enseignements et programmes de l'Education nationale, les lycéens suivront un cours optionnel de 3h30 hebdomadaires de religion musulmane.

Murat Ecran, directeur de l'établissement.

Murat Ercan, le directeur de l'établissement dans le futur CDI.

« L'idée est de créer une passerelle avec la future faculté de théologie musulmane, et ainsi de former des cadres religieux francophones en France », argumente Murat Ercan. « C'est un besoin exprimé par les autorités françaises comme par la communauté musulmane d'avoir des imams francophones qui connaissent bien les valeurs républicaines », précise Fevzi Hamurcu, président du Ditib, l'Union des affaires culturelles turco-islamiques de Strasbourg. Cette organisation regroupant 62 associations de l'Est de la France, chapeaute et finance ce projet, grâce principalement à des dons privés venant de Turquie.

 

Ouvert également aux non-musulmans

Un vaste espace devrait naître autour des cinq bâtiments de la rue Thomas-Mann, appartenant tous à la Ditib. « C'est un projet ambitieux et global, ajoute Murat Ercan, également coordinateur de projet au Ditib. Nous allons créer dans les prochaines années en plus du lycée  : une mosquée, une université de théologie musulmane, un internat pour filles et un pour garçons, ainsi qu'une maison des arts de l'islam. » Il est toutefois très important pour le directeur de l' établissement que ces futurs lieux dédiés à la religion musulmane soient ouverts à toute personne, peu importe leur conviction religieuse.

Objectif d'ici 4 ans : passer sous contrat avec l'Education nationale ce qui permettrait une participation financière de l’État.

Clément Grégoire et Justin Delépine

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