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Les dyslexiques pris en charge à François-Truffaut

18 octobre 2013

LEGENDE

(Photos: E.F/CUEJ)

Depuis 4 ans, les élèves de 6e du collège François Truffaut peuvent bénéficier du dispositif dyslexie qui prend en charge leurs besoins pédagogiques particuliers.

Jeudi 15h30, dernier cours de français avant les vacances pour les 6e2, la 6e « dys ». Dys, joli raccourci pour dyslexique. Un tiers des élèves ont des problèmes de lecture et d'écriture.

 

Jeudi après-midi, Marie Garrec termine son cours en projetant au tableau un dessin de Sempé. « Qu'est ce que vous voyez ? » demande-t-elle à ses élèves. « Il y en a un qui regarde par le trou de la serrure ! » répond une fille aux longs cheveux du fond de la salle « Oui, on dit qu'il fait... » « Le guetteur ! » répond la salle en chœur. « Non, il fait le guet ! » Eclat de rire général. « Attendez, comment vous écrivez « guet » ? » « G-A-Y » explique un garçon au premier rang. « Eh non, c'est pour ça que vous rigolez tous ! Guet, ça s'écrit G-U-E-T et ça vient du verbe guetter. »

Epeler les mots, scander les syllabes, écrire plus gros, toutes ces stratégies permettent d'aider les élèves dyslexiques à mieux intégrer leurs leçons.

Cela demande du travail en plus pour les professeurs : des consignes adaptées, des textes à trous, des photocopies en milieu de cours pour les élèves qui ne peuvent pas recopier sans fautes. « Leurs neurones prennent des chemins tortueux pour se rejoindre alors que chez les autres, ils prennent l'autoroute ! », explique Marie Garrec, professeur de français spécialiste de la dyslexie. « Les "dys" ne prendront jamais l'autoroute, mais avec la rééducation, ils peuvent trouver des raccourcis. »

 

Davut est dyslexique et commence sa deuxième 6e : « On reçoit les textes écrits en plus gros, on a d'autres consignes que les autres. Ca nous aide. »

 

Cela fait quatre ans que le collège François Truffaut a mis en place le dispositif dyslexie en classe de 6e, et en ajoutant chaque année un niveau. Depuis la rentrée, ce sont donc tous les niveaux, de la 6e à la 3e qui peuvent en bénéficier.

 

"Le principal problème ici, c'est qu'on a du mal à avoir les parents, conclut Marie Garrec. Pour eux, c'est compliqué de comprendre ce que c'est que la dyslexie, surtout quand on le rapproche d'un terme comme le handicap. Quand on est dyslexique, on a besoin d'un suivi orthophonique, d'une rééducation. Pour mettre en place les adaptations pédagogiques, il nous faut un bilan orthophonique. Parfois, on met des années à avoir ces bilans..."

 

Emmanuelle François

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