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D-Clic se mobilise pour les élèves de troisième

11 octobre 2013

LEGENDE

L'association D-Clic rencontre, depuis 2008, les élèves de troisième de Hautepierre pour les aider à trouver un stage en entreprise. 

Au collège François Truffaut, maille Karine, une association vient en aide aux élèves de troisième dans leur recherche de stage en entreprise. Des premiers pas qui revêtent une importance particulière pour des jeunes issus d'une zone sensible et durement touchée par le chômage.

Cette semaine, le collège François Truffaut, au nord de Hautepierre, prépare ses élèves de troisième aux stages en entreprise. Amel Bellahcene, de l'association D-Clic, est intervenue dans les 5 classes du collège. Ce mercredi 9 octobre, il lui restait deux classes à rencontrer. “Je suis là pour vous aider à trouver un stage en entreprise, annonce-t-elle. Voici mon numéro. Vous m'appelez et on fixe un rendez-vous pour discuter de vos envies et de ce que l’on peut vous proposer.” Provocateur, un jeune garçon lève la main : « C'est votre numéro personnel ?” Eclat de rire général. Mais le calme est très vite ramené par Thierry Kiledjian, le principal de l’établissement depuis septembre.

Mis en place en 1996, le stage de troisième est devenu un passage obligé. Mais pour les élèves de Hautepierre, la tâche s’avère ardue. “Ici, les enfants ont un mal de chien à trouver un stage, confie Nathalie Sommer, la professeure de physique-chimie. Les parents ne travaillent pas forcément, ils manquent de contacts et de conseils. Et puis, quand les employeurs entendent Hautepierre…”, s’arrête-t-elle, laissant planer le sous-entendu.

Une cinquantaine d’entreprise engagées

Fondée en 2008 par d’anciens habitants du quartier, D-Clic est en partenariat avec une cinquantaine d’entreprises qui se sont engagées à accueillir les élèves de Hautepierre. “Pour le collège, c’est un véritable atout, explique le principal, Thierry Kiledjian. Cela permet d’éviter le classique stage chez le coiffeur ou dans le kebab d'à côté.” En effet, les stages proposés par les entreprises sont assez variés : travail dans le bâtiment avec Vinci Construction, dans les énergies durables avec Calitech, la location de voitures avec La clé du temps et même au service des archives du CHU de Hautepierre. “Un enfant issu des quartiers n’aurait jamais eu la chance de faire un stage comme ça sans D-Clic, s'enthousiasme Amel Bellahcene, seule salariée de l’association. Nos bénévoles mettent aussi la main à la pâte. L’un d’entre eux travaille à la tour de contrôle de l’aéroport de Strasbourg. L’année dernière, il a accueilli deux jeunes. Pour eux, c’était une expérience incroyable.” Au total, une vingtaine de collégiens ont sollicité D-Clic l'an passé. Ils ont tous obtenu un stage.  

Car le plus souvent, les élèves ignorent tout simplement où chercher. “Les jeunes ont du mal à quitter le quartier, se désole leur professeure Nathalie Sommer. Parfois, ils n’en sont jamais sortis.” Vahe aimerait faire son stage dans un petit restaurant du coin. “Il fait aussi chicha, tente-t-il d’argumenter timidement en face de son principal. Mais je ne sais pas si vous allez accepter.” Effectivement, Thierry Kiledjian désapprouve et renvoie le jeune dépité vers D-Clic. Même refus pour Sumeyra qui voulait postuler dans une maternelle du quartier. Le principal et son équipe éducative préféreraient qu'elle cherche son stage en dehors de Hautepierre.

En attendant un rendez-vous avec Amel Bellahcene, les élèves auront une occasion de plus pour s’orienter grâce au forum des métiers que D-Clic organise au sein même du collège François Truffaut, le 30 novembre prochain.

Gabriel Nedelec

Maxime Le Nagard

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