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Coincé entre l’autoroute M 351 et un entrepôt d’outillage automobile, à l’extrémité nord de la zone d’activité d’Eckbolsheim, la boutique bénéficie d’une visibilité réduite. Une partie de sa clientèle apprécie cette intimité. “C’est mieux, c’est plus discret, je viendrais moins souvent si le magasin avait pignon sur rue”, confie d’un ton feutré Mike, 54 ans, client occasionnel.

À 15h25, un vieil homme franchit la porte de la boutique. Timide, tête baissée, il se précipite vers le rayon DVD. En fond, La Foule d'Édith Piaf résonne. D'une main il tend la monnaie, de l’autre il se hâte de ranger un DVD dans la poche intérieure de sa parka. Un achat ritualisé, presque routinier. Les DVD constituent la première source de ventes. Trans/homo, film français, nouveaux arrivages : en exposition sur des étagères et rangés par catégories, le rayon dédié à la pornographie a l’allure d’un disquaire des années 1990. La survie du sexshop s’appuie sur un socle de fidèles, certains présents depuis l’ouverture de la boutique en 2001 ; la plupart sont des hommes âgés de plus de 50 ans. Une clientèle qui peut parfois agir de manière déplacée. “Certains sont trop à l’aise, ils me demandent : vous avez essayé tous les appareils dans le magasin ? C’est toujours dans la rigolade, mais oui, ils le disent parce que je suis une femme”, déplore Géraldine Lepold.

Didier Beck, chef du projet, dans les bureaux de l’Eurométropole de Strasbourg.
© 
Emma Simon 

Le projet a été échelonné en raison de son envergure. “100 000 habitants sont concernés, il faut de nouveaux camions, distribuer 40 000 bacs et complètement repenser les tournées”, détaille le chef d’orchestre. Un réaménagement coûteux : en plus des 4 millions d’euros d’installation, ce dispositif exigera 1 million d’euros de frais de gestion supplémentaires par an. Si l’EMS compte sur l’aide de Citéo, une entreprise partenaire spécialisée dans le recyclage, ces coûts seront aussi compensés par l’augmentation de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Aujourd’hui établie à 6,13 % de la taxe foncière, son taux devrait passer à 7,95 % à partir de 2027. “On est à quelques euros de plus par collecte, soit entre 40 et 50 euros par an”, précise Didier Beck. Une augmentation qui divise cependant les élus de l’Eurométropole et reste une source de questionnements pour les riverains.

Ce hangar de 230 m² aux murs rose flashy et au plafond de tôles traversé par de longs néons blancs abrite aujourd’hui le sexshop. “Je gère mon magasin. Il est toujours propre, rangé. C'est ma personne. C'est moi”, revendique la cinquantenaire, Géraldine Lepold. Elle l’a racheté seule en janvier 2024 après cinq années passées comme employée et une première carrière en animalerie. “J'avais envie d'avoir mon propre magasin”, affirme-t-elle avec sourire sans minimiser les sacrifices que cela lui impose. “J'ai fait plus de 50 heures par semaine en 2024. Mes repos, c'étaient les jours fériés. C’est intense.”

Une baisse de 20 % en 2025

Derrière sa caisse vieillotte, la gérante fait manuellement ses comptes de la matinée. Suite à la reprise, le chiffre d'affaires a augmenté de 38 %. En 2025, elle enregistre une baisse de 20 % qu’elle explique par le contexte économique national. Pour racheter le fonds de commerce, Géraldine Lepold a dû débourser 90 000 euros, dont 10 000 d’apport personnel. Pour le reste, elle a contracté deux prêts : l’un auprès d’une banque, l’autre de la Chambre de commerce et d’industrie. Elle ne se verse pas encore de salaire et vit, pour l’instant, de ses droits au chômage.

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Comme tous les mercredis, Jérémy Lekieffre a déjà terminé son service à 12h45. © Bertille Lietar

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Samet sert un employé de Fubat. Il remplace son père, Nevzat Bagg, à la tête de Bagerhoff pour la journée. © Bertille Lietar
 

Ce hangar de 230 m² aux murs rose flashy et au plafond de tôles traversé par de longs néons blancs abrite aujourd’hui le sexshop. “Je gère mon magasin. Il est toujours propre, rangé. C'est ma personne. C'est moi”, revendique la cinquantenaire, Géraldine Lepold. Elle l’a racheté seule en janvier 2024 après cinq années passées comme employée et une première carrière en animalerie. “J'avais envie d'avoir mon propre magasin”, affirme-t-elle avec sourire sans minimiser les sacrifices que cela lui impose. “J'ai fait plus de 50 heures par semaine en 2024. Mes repos, c'étaient les jours fériés. C’est intense.”

Osez Pilirose se situe au 4, rue Ettore Bugatti dans la zone d'activité d'Eckbolsheim. © Axelle Lorans et Manon Vannier

Le projet a été échelonné en raison de son envergure. “100 000 habitants sont concernés, il faut de nouveaux camions, distribuer 40 000 bacs et complètement repenser les tournées”, détaille le chef d’orchestre. Un réaménagement coûteux : en plus des 4 millions d’euros d’installation, ce dispositif exigera 1 million d’euros de frais de gestion supplémentaires par an. Si l’EMS compte sur l’aide de Citéo, une entreprise partenaire spécialisée dans le recyclage, ces coûts seront aussi compensés par l’augmentation de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Aujourd’hui établie à 6,13% de la taxe foncière, son taux devrait passer à 7,95% à partir de 2027. “On est à quelques euros de plus par collecte, soit entre 40 et 50 euros par an”, précise Didier Beck. Une augmentation qui divise cependant les élus de l’Eurométropole et reste une source de questionnements pour les riverains.

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