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Claudine regrette les changements que connaît la profession, notamment la facilité avec laquelle on peut apprendre certaines techniques de l’esthétisme. “Aujourd’hui, on peut se former sur YouTube grâce aux tutos. On peut tout faire avec internet : acheter des dermographes, des pigments.” Selon elle, il existe une fracture avec les “petits instituts qui se développent en proposant des cils, ongles et blanchiments dentaires”. Ces commerces, qui reposent sur des modes, seraient éphémères. “Je les ai vus ouvrir et fermer”, affirme-t-elle. Une vision que ne partagent pas Emma et Mandy. “Pour les ongles, on disait que c’était éphémère. Pourtant ça fait des années que ça perdure”, se défend Emma. 

Malgré l’implantation de ces instituts de beauté, aucune des gérantes ne semble craindre la concurrence. “Il y a de la place pour tout le monde, on a toutes des clientèles différentes, qui ont des âges différents”, soutient Claudine.

 

 Chloé Laurent et Antoine Dana

Cependant, les deux entrepreneuses ne sont pas autorisées à réaliser certaines prestations esthétiques réservées aux titulaires d’un CAP et d’un brevet professionnel, dont les épilations, qui sont proposées dans quatre des cinq autres instituts présents dans les deux communes. 

Deux visions différentes du métier 

Situé à quelques centaines de mètres de la Maison des cils, L’Institut propose ce genre de prestations. “Ça fait quarante ans que je suis dans le métier, j’ai vu l'évolution de l’esthétique à travers les années”, affirme Claudine Fanchini, la gérante. Des tableaux qu'elle a peints elle-même ornent les murs de son salon, un vase rempli d’une collection d’échantillons de parfums vintage trône sur un des meubles. Son commerce a ouvert en 2007 à la place d’une ancienne cordonnerie. Elle y propose des cures d’amincissement, des massages, des soins du corps et du maquillage permanent.

Christa Wolff a, toute sa vie, exprimé sa passion pour le théâtre. À 73 ans, elle est la créatrice de l’association Thenso, une troupe implantée à Wolfisheim et inspirée du Théâtre du soleil.

Mandy et Emma incarnent cette nouvelle génération d’entrepreneuses dans le monde de la beauté. D’ailleurs, les deux jeunes femmes se connaissent bien : Emma a partagé un temps son local avec Mandy, avant que cette dernière ne déménage pour un espace plus grand. Présentes sur Instagram et TikTok, les deux jeunes femmes se servent de leurs publications pour attirer une nouvelle clientèle. “J’ai commencé mon activité en étant en partenariat avec une influenceuse strasbourgeoise. Je lui faisais ses ongles et les filles qui la suivaient venaient chez moi après”, raconte Mandy. 

MCBelezaa et la Maison des cils sont des commerces axés autour d’un seul type de prestations, le nail art et la pose de faux cils, qui ne nécessitent pas de diplômes. Emma et Mandy se sont formées en seulement quelques jours. “Pour pouvoir me lancer dans l’onglerie, j’ai suivi une formation d’une semaine à Strasbourg”, confie Mandy, son certificat de formation fièrement exposé derrière son bureau. Quant à Emma, elle a suivi la formation “cils à cils” qui ne dure qu’une journée. “On peut ouvrir un salon sans diplôme, ce n’est pas un problème”, affirme Emma.

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Les trois mares reliées entre elles offrent un lieu de reproduction aux crapaud verts. © Clément Vaillat

Une attractivité aléatoire dans la ZA

Cependant, tout peut se jouer à quelques mètres. Juste à côté, l’entreprise de nettoyage Sonetmo peine à pérenniser l’installation de food trucks sur son parking. Don Carlo, pizzaïolo, venait tous les mardis devant la boutique. Un emplacement “trop caché” selon lui, à l’origine d’un manque d’affluence, qui l’a poussé à partir après seulement trois mois d’activité. Pour les restaurateurs, la ZA n’est pas toujours perçue comme rentable. “On a contacté une association de food trucks qui a refusé de venir”, explique Nicolas Vorburger, président de Sonetmo.

L’offre de l’entreprise est pourtant alléchante. “Ils ne paient pas de loyer et nous, ça nous permet d’avoir plus de visibilité. C’est vraiment donnant-donnant”, précise Nicolas Vorburger. Vachement Bon, un truck de burgers, a ainsi tenté sa chance en remplaçant Don Carlo en octobre 2025. Laura Beauguitte, sa gérante, connaissait l’endroit : “On était déjà dans la zone l’année dernière, sur un emplacement public. Mais avec les travaux d’arrivée du tram, on a vraiment vu notre chiffre baisser.” Avec des premiers services d’une quinzaine de burgers, elle espère que les ventes décolleront d’ici l’année prochaine.

Également président de l'Association des entreprises de la zone d’activité, Nicolas Vorburger souhaite développer un site internet pour “se renseigner sur ce qu’il y a à manger dans la zone”. L’objectif : aider les food trucks à se faire connaître, tout en créant plus de cohésion entre les entreprises.

Bertille Lietar et Enora Moreau

La jeune femme de 23 ans a lancé son activité en s’associant à un salon de coiffure à Haguenau. Puis en février 2024, elle s’installe dans le centre-ville d’Eckbolsheim. Son père finance le projet. Il achète le local, anciennement occupé par le fleuriste Bande à part, ainsi que l’appartement, situé à l’étage. La technicienne en extension de cils les lui loue. Pour les travaux, Emma Fischer sort de sa poche 4 000 euros.

À Wolfisheim, Mandy Cardoso Vaz, 22 ans, vient d’ouvrir son enseigne sous le nom “MCBelezaa”. À l’instar de la Maison des cils, sa boutique reprend les codes des décors présents sur les réseaux sociaux. Spécialisée dans le soin des ongles, elle sous-loue une partie de son salon à une esthéticienne et une masseuse. La jeune femme s’est lancée il y a deux ans dans l’onglerie : “Au début, je me demandais comment ça allait fonctionner, puis je me suis spécialisée dans le nail art, ce qui m’a permis d’attirer ma clientèle”. 

Des formations éclairs 

Auparavant, la jeune femme était auto-entrepreneuse. Un statut qu’elle a délaissé pour créer sa propre société, ce qui lui permet de payer moins de cotisations sociales. “Je ne paye que l’Urssaf, ce qui représente 22 % de mon chiffre d’affaires.” Elle veille à ne pas dépasser le seuil de 77 000 euros par an pour éviter de trop contribuer. Ses parents l’ont épaulée, sa mère qui est assistante comptable l’a conseillée. 

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Le crapaud vert (Buffo Viridis) est classé sur la liste rouge régionale des espèces en danger. © Antonin Conan

“On est un peu les irréductibles Gaulois, on espère que ça va durer encore quelques années”, explique le propriétaire Maxime Schell, dit Max. Lorsque ses parents partent à la retraite à la fin des années 2000, Max s’estime trop jeune pour leur succéder. Le lieu connaît alors une valse de trois propriétaires en quelques années. C’est en 2015, après avoir terminé ses études, que Max reprend les rênes de l’entreprise à seulement 24 ans, avant d’être rejoint par sa compagne, Alix Gremmel, il y a quatre ans.

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