La collaboration s’est poursuivie récemment avec Sandra, organisatrice de soirées libertines. Un premier évènement a eu lieu le 13 novembre. Disposés dans une baignoire, des sextoys provenant de la boutique ont été vendus à la trentaine d’invités. Des cartes de visite à l'effigie du cabinet de sexothérapie d’Éva Igard, installée temporairement dans le rayon lubrifiant de la boutique, ont été distribuées pendant la soirée. “Un échange de bons procédés”, confirme la sexothérapeute.
Axelle Lorans et Manon Vannier
Impacts de balles, fenêtres aux battants entrouverts, banderoles criardes, le soleil tape sur les briques du fort Kléber. Dans la cour intérieure de l’édifice, poules, chèvres et Coco le cochon attendent leur repas, agglutinés devant la clôture. Aujourd’hui, c’est Théodore Dettmann qui s’y colle. Depuis six ans, le septuagénaire enfile ses bottes pour rejoindre ses protégés. Le couloir qu’il emprunte trois fois par semaine, un seau de grain dans chaque main, est désormais silencieux. “Tout est mort depuis que l’intérieur du fort a été fermé aux associations [en juillet 2024]. S'il n'y avait pas les jeux pour enfants et la basse-cour, il n'y aurait plus personne”, regrette-t-il. Le fort, le bénévole le connaît depuis son service militaire, en 1973. “Il y avait plusieurs chambrées qui portaient chacune un nom selon la classe des appelés. J’avais la chambre Provence, s’amuse-t-il. Tous les deux mois, les libérables partaient et la classe suivante arrivait.”
Des avaloirs avaient été pensés pour empêcher les crapauds adultes de tomber entre les barreaux. “On n’avait pas pensé aux juvéniles, qui sont tout petits, qui passaient au travers”, explique le chargé de suivi du site, qui a fait poser des grillages à mailles fines en réponse au problème. Idem pour les mares : après le décès d’un chat et d’un renard du fait d’une bâche trop glissante, une natte d’accroche a été apposée sur les côtés des bassins afin que tous les animaux aient un appui, puissent “boire en toute quiétude” et remonter aisément.
“Il y a plus d’individus aujourd’hui qu’avant la construction”, constate Olivier Saint-Jours. Un optimisme nuancé par Antonin Conan : “On a l'impression que c'est grâce à la zone de compensation qu'il y a plein de crapauds. Mais ils étaient déjà dans le coin auparavant.”
Le scientifique exprime tout de même sa satisfaction devant les mesures prises, qu’il trouve exemplaires puisqu’elles profitent également aux grenouilles vertes et aux petits mammifères comme les hérissons.
D’autres initiatives visent à rendre la pratique musicale plus accessible. À Wolfisheim, l’école de musique et le Wolfi Jazz collaborent le temps d’une masterclass proposée aux instrumentistes confirmés. Cet événement résonne comme un “temps fort ouvert à tous les musiciens autonomes”, pour Rémi Psaume. Muriel Barrière, directrice de l’école de musique, insiste sur l’importance des rencontres entre élèves et artistes dans le cadre de cette formule : “Quand on est ado, on ne va pas forcément à des concerts de jazz. On ne connaît pas forcément les codes, les artistes, c’est super riche quand on échange avec eux.” Il reste à s’acquitter des 90 euros de participation pour ces deux jours de stage.
Les écoles ouvrent leurs portes
Dans les écoles de musique, on mise sur des tarifs préférentiels pour ouvrir la pratique des instruments au plus de personnes possible. À Eckbolsheim, les réductions pour les résidents profitent à 126 des 165 inscrits. Il existe également des tarifs différenciés pour les familles et les personnes non-imposables.
Ajouté à cela, la majorité des inscrits optent pour le paiement en trimestres proposé par l’école. Le directeur Thomas Ganzoinat regrette malgré tout les commentaires de certains élèves lors de leur réinscription : “C’est plus cher que l’année dernière !”
Celui-ci propose des garanties de protection pour reloger le crapaud vert, aujourd’hui comme au cours des travaux, conformément à la procédure “éviter, réduire, compenser”. Durant le chantier, les constructeurs installent des barrières pour protéger les crapauds, attirés par les semblants de mares creusées lors du passage des engins.
Deux espaces dédiés flanquent la résidence et sa rue traversante. À l’ouest, une zone mise en jachère fait office de garde-manger pour le crapaud ; à l’est, une prairie lui sert de lieu de repos et de reproduction. Deux pierriers, trois mottes de terre, quatre tas de bois et des mares agrémentent le site. “C’est obligatoire, mais nous, ça nous correspondait et ça nous plaisait bien de protéger l’espèce”, expose Laurence Meyer, adjointe à l’environnement à la mairie de Wolfisheim. Malgré tout, la rareté des fauches effectuées sur ces espaces déplait à certains résidents agacés de leur aspect “sale”.
Sorti de terre l’an dernier à l’ouest de Wolfisheim, l’ensemble immobilier Les Vergers du fort Kléber regroupe environ 140 logements dans 17 bâtiments alignés en bordure de champ. De l’autre côté de la rue du Kriegacker, une parcelle de nature sauvage fermée par des barbelés attire l’attention. C’est l’habitat d’un petit individu discret : le crapaud vert (Bufotes viridis) ne se dévoile qu’aux noctambules lors de ses traversées crépusculaires.
On est obligés d’augmenter le prix des billets pour s’en sortir.” Pour la prochaine édition, les tarifs risquent d’être aussi élevés que ceux de l’année dernière : entre 39€ et 49€ la soirée selon les concerts. Pour ne pas tomber dans le cliché de l’auditoire “CSP+ aux cheveux blancs”, le festival propose des tarifs réduits pour les 6-25 ans, les bénéficiaires du RSA et les chômeurs. La programmation éclectique contribue aussi à ne pas restreindre le public aux seules personnes amatrices de jazz, comme l’explique la présidente du festival : “On essaie de proposer aussi ce qu'on appelle des musiques du monde, comme le groupe d’afro-funk Cimafunk, qui font venir un autre public.”