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Plan de relance : « Il est important que les gouvernements consultent les acteurs locaux »


12 mars 2021

L’eurodéputé Dragoş Pîslaru (Renew - libéraux) a participé à l’élaboration du plan de relance européen de 750 milliards d’euros qui a été discuté au Parlement européen le jeudi 11 mars. Il souligne l’importance, pour les États membres, de bien consulter les acteurs locaux afin de cibler au mieux les aides financières.

Le mois dernier, les eurodéputés ont adopté le plan de relance. Désormais, les États membres doivent présenter leurs plans nationaux pour en bénéficier. Qu'en attend le Parlement européen ?

Il y a plusieurs enjeux dans la préparation des plans de relance nationaux. Aujourd’hui, au Parlement européen, nous avons insisté sur l’importance de la négociation qui doit avoir lieu entre les gouvernements et les acteurs locaux comme les mairies, les régions, les syndicats et les associations. Les gouvernements doivent les consulter. Ce processus est désormais obligatoire : nous l’avons inscrit dans le règlement du plan de relance et il est nécessaire pour construire des plans de qualité et cohérents avec les territoires. Lors des évaluations finales des plans de relance nationaux, le respect de ce travail de coordination devra être un critère décisif.

Quels sont les principaux obstacles que rencontrent les États membres ?

La principale difficulté réside dans le temps dont les gouvernements disposent pour élaborer leurs plans de relance nationaux, qui doivent être communiqués à la Commission avant le 30 avril. Certains s’en plaignent et utilisent cet argument pour justifier le fait qu’ils n’ont toujours pas organisé de consultations. Mais si certains pays ont, dès à présent, réussi à le faire, cela prouve que les autres en sont aussi capables. La seconde difficulté concerne la manière dont l’argent sera dépensé. Les fonds seront transmis par la Commission et irrigueront directement les différents budgets des États membres. Certains gouvernements souhaiteraient être dotés de plus d’autonomie vis-à-vis de la Commission européenne, mais pour moi, cela n’a pas de sens. Dans le règlement du plan de relance, les États membres disposent d’une marge de manœuvre dans l’attribution des fonds. Ils devront simplement respecter les engagements qu’ils auront pris auprès de la Commission et devront pouvoir justifier la redistribution des fonds.

La Commission européenne est un acteur majeur dans le dossier du plan de relance. Êtes-vous satisfait du rôle que joue le Parlement ?

Nous avons demandé à avoir plus de responsabilités. Mais le rôle du Parlement est d’examiner les propositions des Etats et il ne tient qu’à lui d’utiliser au mieux ses pouvoirs. Je pense que l’on peut en faire un bon usage en gardant une pression constante sur les gouvernements nationaux et en s’assurant du respect du principe de transparence dans leurs plans.

Chloé Lagadou

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