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"Elle est comme Molière, elle mourra sur scène."
Au-delà du cadre de jeu, le véritable atout du club réside dans son accessibilité : “Chacun a sa clé et peut venir jouer quand il veut”, expose Pascal Ruhlin. Le club compte aujourd’hui 39 membres et affiche un beau palmarès. “J’ai été une fois finaliste de France et quatre fois champion d’Alsace”, s’enorgueillit Charles Ritter.
La préoccupation principale reste l’avenir. En moyenne, les joueurs du club ont 60 ans. Face à cette tendance d’ampleur nationale, le vice-président multiplie les interventions. “On initie les enfants le mercredi, mais ils viennent deux ou trois fois puis arrêtent”, regrette-t-il. Stéphane, 14 ans, et Thibault, 19 ans, sont les deux seuls joueurs de moins de 21 ans. Pas de quoi décourager Pascal Ruhlin : “Tant qu’on est là, le club vivra.”
Flavia Adamciuc et Augustin Anuset
Les projets d’urbanisations à Wolfisheim et Eckbolsheim des dernières années. © Allan Moutet et Lilian Nowak
Difficile partage de la chaussée
Pourtant, dans ce havre de paix, un problème persiste : la cohabitation entre les personnes qui pédalent, celles qui courent, les enfants qui jouent… Pour Irina, jeune maman qui se promène quotidiennement avec sa fille en poussette, les vélos “sportifs” ne ralentissent pas assez, et lui font peur. Jacques, Lingolsheimois, n’est pas du même avis. Fervent cycliste, il déplore : “Les piétons sont mécontents parce qu’il y a des cyclistes. C’est quand même le comble étant donné que c'est une piste cyclable.” “Juste à l’instant, dans le noir, un monsieur est passé à côté de moi avec son chien. Il a fait un écart, c'était tout juste !”, s’exclame Hélène, qui emprunte la piste matin et soir pour rentrer à Lingolsheim, où elle réside. Les phares de vélos défilent en cette heure de pointe, perçant le brouillard qui commence à recouvrir à nouveau les bords de Bruche. Le calme reviendra d’ici peu.
Jeanne Derieux - Le Magueresse et Marion Guédot
Exclusivement féminin entre 1974 et 1994, le club a ensuite ouvert ses portes aux équipes masculines qui ont progressivement pris le pas sur l'organisation. Depuis dix ans, la section féminine a refait surface et la mixité s'est solidement établie.
Une salle dédiée à la gymnastique artistique a également vu le jour. Trampolines, barres asymétriques, poutre et cheval d’arçon profitent désormais à La Rondade, club fondé en 1993.
Une salle d’exception et une passion tenace
Un troisième lieu permet d’enrichir l’offre sportive d’Eckbolsheim. Au cœur du centre-ville et à 700 mètres des complexes qui bordent la Bruche, le premier étage de la salle socioculturelle est le terrain de jeu des passionnés de billard français. “On a la chance d’avoir une des plus belles salles d’Alsace”, affirme Pascal Ruhlin, vice-président de l'Amicale de billard. Le club compte six tables, dont deux modèles 3,10 m très recherchés, une luminosité idéale, un bar et un espace aéré.
Déterminée, elle multiplie ateliers et stages, et finit par s’implanter durablement dans la localité. Aujourd’hui grand-mère d’une petite-fille, elle n’a jamais fait l’unanimité : “Je ne rentre dans aucune case, je suis très clivante.” Déjà au lycée, certains collègues déconseillaient aux parents d’inscrire leurs enfants à son option théâtre par peur que cela desserve leur niveau scolaire.
Emeric Eymet et Carl Lefebvre
Une femme de caractère
Le TJP n’est finalement qu’une parenthèse. A-t-elle manqué le tournant professionnel de sa carrière ? L'ambitieuse cogite et constate : “Mon problème, toute ma vie, c’est que je suis en retard.” Rattrapée par ses impératifs familiaux et freinée par des blessures à répétition, elle retourne à l’enseignement et crée une première troupe amateur, le Théâtre des quinquets à Wolfisheim en 1993.
Madame Wolff accumule les expériences et impulse un rythme “semi-pro” à ses troupes, qui a pu diviser. “Il y a eu un gros clash au départ de Christa”, confie l’actuel président des Quinquets à ce sujet, qui préfère aujourd’hui retenir “le professionnalisme” qu’elle leur a apporté. Avec ses lunettes extravagantes, et ses tenues toujours assorties, Christa ne passe pas inaperçue. “Elle a une personnalité assez forte”, “elle peut nous amener au bout du monde mais elle est aussi très stricte”, confirment ses proches. Et quand la mairie de Wolfisheim juge qu’une deuxième troupe dans la commune est inutile, elle ne renonce pas.