17 février 2022
Paris, Luxembourg, Bruxelles et puis Strasbourg. Le président de la Colombie Iván Duque achevait ce mardi 15 février son tour d’Europe en faisant une dernière escale au Parlement européen où il a reçu du soutien mais aussi des critiques.
Le dirigeant a vanté, dans l’hémicycle, son action soulignant la bonne santé économique de la Colombie et sa gestion de la crise vénézuélienne avec l’accueil de migrants, saluée par Roberta Mestola, la présidente du Parlement. Les députés présents l’ont applaudi mais certains ont dénoncé sa venue. Les eurodéputés du groupe de La Gauche (GUE, extrême-gauche) ont scandé le nom de disparus et des personnes assassinées en Colombie.
À l'extérieur, ils étaient une dizaine à s’être donné rendez-vous pour manifester. « Quand Duque vient ici, il parle de paix car c’est le discours qu’il doit tenir aux Européens pour obtenir de l’argent mais en Colombie, il dit qu’il va détruire les accords de paix signés en 2016 », explique un des manifestants. Il dénonce son double discours alors que la Colombie est toujours le théâtre d’une violence endémique entre les groupes armés.
Le président colombien Iván Duque a été reçu par la présidente du Parlement européen Roberta Metsola. ©Jules Beaucamp
L’octroi d'une aide de 3,7 millions d’euros aux 297 licenciés par le constructeur aéronautique Airbus a été votée par le Parlement européen. Elle doit aider ces travailleurs, licenciés en raison de la pandémie de covid-19, à retrouver une activité professionnelle. Cette aide s'inscrit dans le cadre du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en faveur des travailleurs licenciés, créé en 2007 et mobilisable quand un secteur connait une « cessation d’activité d’au moins 200 travailleurs licenciés ».
Les députés européens ont débattu d'un rapport sur l'état des droits de l’homme et la démocratie. Ils se sont montrés préoccupés par la situation dans le monde. Marìa Soraya Rodriguez Ramos, députée européenne (Renew, libéraux), en charge du rapport, a même affirmé que 2021 “ne sera pas dans les annales de la meilleure année concernant les droits humains.” Les effets de la pandémie de covid-19 et la situation dans des pays tels que l’Éthiopie, l’Érythrée ou le Myanmar inquiètent considérablement les eurodéputés. Le rapport souligne qu’il faut intensifier la coopération européenne avec des partenaires démocratiques partageant les mêmes valeurs comme les États-Unis. Il invite aussi tous les pays de l’UE à durcir leurs actions contre ces violations graves des droits de l'homme. Mais la portée de ce rapport laisse certains parlementaires sceptiques, à l'image de Raphaël Glucksmann (S&D, socialistes) qui aimerait passer “des paroles aux actes.”