Les syndicats de l'entreprise spécialisée dans les boîtes de vitesses ont annoncé, jeudi 6 fevrier, le licenciement de 237 salariés, qui prendra effet d'ici deux semaines. Après cette réduction d'effectif, il ne restera plus que 320 ouvriers dans l'usine.
Les syndicats ont annoncé le licenciement de 237 salariés de l’usine strasbourgeoise Dumarey-Powerglide à la date du 18 février. Photo rawpixel.com
Le couperet est tombé : 237 salariés seront licenciés de l’usine strasbourgeoise Dumarey-Powerglide le 18 février, ont annoncé les syndicats ce mercredi 5 février. L’équipementier automobile avait rendu public ce plan social, qui concerne 40 % des effectifs, dès novembre. “C’est une casse sociale, un plan de destruction d’emplois”, fustige André Dulery, délégué CGT.
L’arrêt des commandes, à partir de juillet, de boîtes de vitesses 8HP par le groupe allemand ZF a diminué leur production de 90 %. Au retrait de ce client majeur, les salariés avaient alerté la direction par une journée de grève le 2 juillet, alors qu’ils craignaient déjà des conséquences sur les emplois. "L’entreprise faisait travailler entre 250 et 300 intérimaires, qui ne sont plus avec nous depuis juillet", rappelle André Dulery.
Les craintes se sont avérées fondées en novembre à l’annonce du plan social. Les salariés ont alors mené douze jours de grève pour réclamer des conditions de départ décentes. "On s’est pris un mur face à la direction, accuse le représentant syndical. Il a fallu que l’actionnaire vienne de Belgique pour débloquer la situation." En plus des compensations légales, les ouvriers licenciés ont notamment obtenu des indemnités allant de 20 650 à 50 650 euros selon l’ancienneté. "Nous nous sommes battus pour tout le monde, pas que pour ceux qui partent, insiste André Dulery. En cas de nouvelle restructuration, ces avantages sont acquis."
Un secteur sinistré
Même pour les ouvriers restants, les perspectives sont troubles. "Aujourd’hui, il n’y a pas de nouveau projet qui nous permette de penser que ça va continuer encore 2, 3 ans ou plus", regrette l’agent de fabrication. Si la crise que traverse le secteur automobile est une des causes, pour lui elle relève aussi de la responsabilité de la direction. "On leur reproche de ne pas avoir fait les démarches à temps pour sortir de la dépendance auprès du groupe ZF, qui a pourtant durée 12 ans." Depuis la perte de ce contrat de production, pour lequel l’usine produisait 1 200 boîtes de vitesse par jour, aucun projet de cette ampleur n’est venu le remplacer.
"On se connaît tous depuis une trentaine d’années, confie André Dulery. Pour la plupart, on est arrivés dans les années 1990, on était alors 2 500 et on recrutait dans toute la France." Ils ne seront bientôt plus que 320, à vivre dans la crainte d’une nouvelle restructuration.
Yanis Drouin
Édité par Louise Pointin