Le dernier conseil municipal de Strasbourg avant les élections s'est ouvert avec un hommage à Robert Grossmann, conseiller municipal de droite, qui a annoncé qu'il ne se représentera plus. A gauche comme à droite, on salue le travail et les talents d'orateurs du conseiller qui a siégé à plus de 480 conseils, pendant 49 ans.
"Presque un demi-siècle de présence assidue et de participation ô combien active au conseil municipal." C'est ainsi que Roland Ries, maire PS de Strasbourg, a ouvert le dernier conseil municipal avant les élections pour rendre hommage à son adversaire politique, Robert Grossmann (UMP), qui tire sa révérence. "J'ai toujours mesuré votre fougue, votre enthousiasme, mais aussi votre amour de l'Alsace et de Strasbourg", continue le maire. "Un amour moteur qui a permis la création de la bibliothèque André-Malraux ou encore du Zénith." Roland Ries va même jusqu'à s'inquiéter de "la qualité des échanges, qui ne seront plus les mêmes" sans Robert Grossmann, avant d'espérer qu'il continuera à "participer sous une autre forme" à la vie strasbourgeoise.
L'hommage fait mouche. Robert Grossmann s'avoue ému, sans perdre son sens de l'humour. "Vous m'avez bouleversé. Mais heureusement que vous avez eu cette conclusion, j'ai cru que c'était mon oraison funèbre." Puis il se laisse aller à la nostalgie en évoquant ses premières participations au conseil, lorsqu'il avait 24 ans. "J'étais le benjamin de cet hémicycle à l'époque. Et ce n'était une position ni stable, ni durable. On était payés 30 francs de l'heure. Alors, lorsque le débat s'essoufflait et que l'aiguille s'approchait du douze, on essayait toujours de trouver une phrase quelconque pour relancer le débat. Car nous étions payés dès qu'une nouvelle heure était entamée. Aujourd'hui, c'est un peu plus confortable." Et pour répondre à ceux qui se demandent effectivement s'il continuera à s'impliquer pour la ville après les élections municipales, Robert Grossmann ne laisse pas planer le doute : "Je vous dis à bientôt", conclue-t-il, au milieu d'applaudissement nourris.
Pour finir, c'est à Fabienne Keller de prendre la parole pour saluer son ancien partenaire lorsqu'elle était à la mairie, entre 2001 et 2008. "Robert, tu as marqué l'Alsace et Strasbourg depuis le début de ton engagement. Tu auras aussi touché chacun d'entre nous, tant tu auras marqué les débats de ce conseil." En 2008, suite a un mauvais score lors des élections municipales, Fabienne Keller a mis fin au "tandem" qu'ils formaient. Depuis, les deux ne se sont jamais vraiment réconciliés.
Gabriel Nedelec