Après les travaux de modernisation du foyer, les appartements seront équipés d'une kitchenette et Stan, un des locataires, ne sera plus obligé de poser son micro-onde à même le sol.
Les résidents du foyer de jeunes travailleurs (FJT) du Neuhof quittent progressivement les 162 chambres du vieil immeuble. Seule une soixantaine d'entre eux resteront pendant les travaux. Prévue pour durer 16 mois, la rénovation doit commencer le 1er mars 2013.
Dans les premiers étages, c'est l'effervescence. Poussettes, réfrigérateurs et meubles divers encombrent les couloirs. Au foyer des jeunes travailleurs du Neuhof, le déménagement est en cours. Le bâtiment doit être rénové pendant 16 mois à partir du 1er mars. Ici, demandeurs d'asile, jeunes travailleurs et sans-domicile trouvaient un refuge.
Les familles de demandeurs d'asile, originaire d'Arménie pour la plupart, vident désormais les locaux de la rue de Mâcon. Depuis quelques jours, de jeunes couples font des allers-retours les bras chargés de sacs entre le foyer et leur nouveau lieu d'accueil.
Quelques marches plus haut, les chambres sont désertes. Elles étaient occupées par des SDF. Les personnes orientées par le 115 sont maintenant hébergées à la nouvelles adresse de l'association d'accueil et d'hébergement pour les jeunes (AAHJ) qui n'a plus besoin des chambres prêtées par le foyer.
Reste les autres, souvent en transition avant de pouvoir se permettre une location ne se côtoieront bientôt plus dans. La structure devenue résidence sociale en juin 2012 sera bientôt dédiée à cette seule fonction. Pas question pour autant de jeter des familles à la rue ou de faire disparaître l'accueil d'urgence. La réorganisation permettra à chacun de trouver sa place dans un des logements de la société Adoma, bailleur social spécialisé dans l'accueil des personnes en grandes difficultés.
Un immeuble adapté aux besoins des locataires
Modernisé, l'immeuble sera plus adapté aux besoins des locataires. En plus d'un sérieux coup de peinture, les espaces communs délaissés et les chambres de 12 m2 peu fonctionnelles laisseront place à 160 T1 de 18 à 24 m2 et 5 deux-pièces pouvant accueillir des couples ou des familles monoparentales. Fini la débrouille et les raccordements électriques hasardeux : des kitchenettes sont prévues dans tous les logements. Stan, âgé de 20 ans, ne regrettera certainement pas son micro-onde posé à même le sol. Depuis la fermeture du restaurant, les repas étaient devenus source de difficultés pour les locataires, obligés d'amener leur propre équipement pour compléter le lit, la table, la chaise et l'armoire, le seul mobilier mis à la disposition des locataires.
Une transformation nécessaire, mais aussi salutaire pour le directeur du foyer, Patrice Kantor. Engagée depuis plusieurs années, elle a permis de réduire les coûts et d'assurer la pérennité du lieu. « C'est un nouveau choix de fonctionnement, explique-t-il. Le projet social reste encore à définir. » Confronté à des locataires souvent sans emploi, le foyer se concentrera désormais sur sa mission d'aide sociale.
Aude Malaret