Samedi 11 février, la place Kléber a pris des allures d'agora. Trois manifestations avaient lieu : celle des enseignants, celle des opposants au traité Acta et le départ de l'Odyssée électrique. Pour certains participants, il aurait fallu se couper en deux voire en trois.
C'est l'effervescence place Kléber : deux manifestations différentes y ont fixé leur point de ralliement au même moment. D'un côté, le collectif inter-syndical et associatif Un pays, une école, notre avenir qui proteste contre les 216 suppressions de postes du projet de carte scolaire du rectorat (voir la carte précise ici), de l'autre les opposant au traité Acta qui durcit la législation en matière de propriété intellectuelle sur internet (pour plus d'informations sur Acta, cliquez ici).
Pour rajouter à la pagaille, la place Kléber est aussi l'endroit qu'ont choisi les deux jeunes ingénieurs du projet Odysée électrique pour lancer leur tour de monde en voiture électrique (pour en savoir plus, cliquez ici). Un bon tiers de la place est condamnée par cet événement.
13h30 : les premiers manifestants arrivent. Les deux groupes se mélangent indifféremment. Mis à part les organisateurs, ils ignorent encore qu'une autre manifestation a lieu au même moment. 14 heures : les deux groupes se scindent de part et d'autre de la statue de Kléber pour rassembler les troupes avant le départ des cortèges.
Manifestement, les organisations ne se sont pas concertées pour éviter les télescopages au départ des cortèges, comme en témoignent ces commentaires laissés sur la page Facebook de la manifestation anti-Acta.
Les manifestants anti-Acta avancent tête masquée, symbôle du groupe de cyber-activistes Anomynous. (Crédit photo : Simon Castel)
Malgré ses craintes exprimées avant le rassemblement, la cohabitation sur place est bon enfant. L'un des organisateurs de la manifestation anti-Acta et animateur de la page Facebook des Anonymous de Strasbourg le confirme :
Au premier plan, les enseignants en plein "die-in", au fond, les anti-Acta. (Crédit photo : Simon Castel)
Du côté des enseignant, Pascal Kittel, responsable du Sgen CFDT, n'est pas gêné non plus par cette cacophonie :
Du côté des manifestants, la plupart affirment être venus uniquement pour une des deux manifestations. A quelques exceptions près. C'est le cas d'Alexandre, étudiant, qui bat le pavé aux côtés des anti-Acta mais qui aurait bien aimé se joindre aussi aux enseignants :
A quelques semaines de l'élection présidentielle, les partis politiques en profitent pour mener campagne et afficher leur solidarité aux deux mouvements.
Sur la place Klébar, le Parti socialiste tracte auprès des enseignants, des anti-Acta mais discute également autour du stand de l'Odyssée électrique sur le développement des voitures électriques en France. Ludovic Roy est l'un des quelques militants présents sur place. Il vient vanter le programme de François Hollande :
Les jeunes écologistes sont aussi de la partie. Peu nombreux, ils manifestent aux côtés des anti-Acta. Parmi eux, Maïeul. Son organisation n'a pas été invitée à la manifestation des enseignants, ce qui ne l'empêche pas d'être solidaire :
14h30 : une fois les deux cortéges constitués, les manifestations partent chacune de leur côté. La place Kléber se vide, le départ du tour du monde en voiture électrique assurera l'animation pour le reste de l'après-midi.