Ce mardi 5 février, la CGT a organisé une journée de grève générale et des manifestations partout sur le territoire. A Strasbourg, des lycéens se sont joints au cortège. Réforme du baccalauréat, Parcoursup et classes surchargées : eux aussi comptent bien faire entendre leurs revendications.
Eliott, 18 ans, proteste contre la réforme du BAC./Juliette Mariage
« Je suis contre la réforme du bac et le système de Parcoursup. » Eliott est en terminale ES au lycée Marie-Curie de Strasbourg. Ce mardi 5 février, lui et une quarantaine de lycéens manifestent tout à l’avant du cortège de la CGT et des « gilets jaunes ». Au mois de décembre, beaucoup de lycéens s’étaient déjà mobilisés, pendant presque deux semaines, contre la réforme du lycée et Parcoursup.
Blouson de cuir noir et bonnet de l’ONG Sea Shepherd enfoncé sur la tête, Eliott donne de la voix. « Ce matin, on est arrivé assez tôt devant notre lycée avec des banderoles et un mégaphone. On a expliqué aux autres la situation et on leur a proposé de rejoindre la manifestation. »
Accompagnés par un groupe d’étudiants, ils se sont ensuite rendus symboliquement devant le Palais universitaire de Strasbourg avant de rejoindre l’ensemble des manifestants, à 10 heures, place de la République.
Les étudiants et lycéens manifestants se sont rassemblés devant le Palais universitaire et devraient arriver d’une minute à l’autre.
— Juliette Mariage (@juliettemrg) 5 février 2019
Eliott et ses camarades protestent avant tout contre la réforme du baccalauréat. Elle instaure le contrôle continu sous forme d’examens réguliers dans les matières qui ne sont pas évaluées par une épreuve finale. « Mais les sujets des épreuves de contrôle continu seront choisis directement par les établissements, précise Eliott. Tout le monde ne sera pas interrogé de la même façon ! »
Aux yeux du jeune de 18 ans, cela augmenterait les inégalités entre les élèves. Chaque lycée aurait ses épreuves avec une manière de noter particulière : un risque de donner plus de valeur à un baccalauréat qu’à un autre selon Eliott. « Ça va créer un bac local, et non plus national. Les épreuves doivent rester les mêmes pour tous ! » La plateforme Parcoursup est également dans le viseur du lycéen. « C’est de la sélection, ce n’est pas égalitaire et transparent ! »
Fils d’une éducatrice spécialisée et d’un commercial, « de gauche, un des seuls », s’amuse Eliott, le lycéen avoue se sentir favorisé. « Mais s’il y a des inégalités entre les lycéens, on est tous affectés », souligne-t-il. Enfin, il dénonce fermement le nombre d’élèves par classe.
Augustin Bordet