Une dizaine de manifestants kurdes se sont introduits dans l’hémicycle du Parlement européen. Ils demandent la libération d’Abdullah Öcalan, ancien leader de l’organisation terroriste PKK, emprisonné en Turquie depuis 1999.
A Strasbourg, au Parlement européen, des partisans d'Abdullah Ocalan, le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), se sont introduits au sein de l'hémicycle et ont interrompu la session plénière. © Flickr / Frédérick Florin
Mercredi en fin de matinée, une dizaine de manifestants kurdes ont perturbé les débats au Parlement européen en session à Strasbourg. Les parlementaires, réunis pour débattre du Green deal, ont été évacués et les votes ont été suspendus jusqu’à 15 heures. « Les individus sont entrés dans le Parlement européen en tant que visiteurs, puis ont organisé une manifestation improvisée », a expliqué la présidente Roberta Metsola, lors de la reprise de la session parlementaire à 15 heures. « Je ne donnerai pas de publicité à leurs causes, ce n’est pas comme cela, avec la menace, que l’on obtient l’attention du Parlement européen », a-t-elle fustigé devant les applaudissements de l’hémicycle. Selon elle, « les institutions se battent pour la liberté d’expression et le droit de manifester, mais il faut respecter les règles et ne pas compromettre le débat démocratique qui a lieu dans cet hémicycle ». Les militants ont été accompagnés « hors du bâtiment, par les services de sécurité », a finalement annoncé Roberta Metsola.
Le PKK, « une organisation terroriste »
Pour le moment, le Tribunal judiciaire de Strasbourg n’a pas communiqué d’interpellation. Peu avant midi, les manifestants sont passés par dessus les rambardes des tribunes visiteurs qui surplombent l’hémicycle, portant des drapeaux à l’effigie d’Abdullah Öcalan, fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré par les États Unis, l’Union européenne, ou encore la Turquie comme « une organisation terroriste ». Les intrus ont également scandé des slogans hostiles au président turc Recep Tayyip Erdogan et menacé à plusieurs reprises de se laisser tomber dans le vide.
Tous demandaient la libération d’Abdullah Öcalan, fondateur en 1978 et ancien leader du Parti des travailleurs du Kurdistan. Le prisonnier kurde a mené de nombreuses actions armées en Turquie à partir de 1984, jusqu’à la fin des années 1990. Arrêté en 1999 en Turquie, Abdullah Öcalan est jugé pour terrorisme et condamné une première fois à la peine de mort, puis à la prison à vie. Depuis les années 2000, plusieurs ONG, dont Amnesty International, interpellent sur ses conditions de détention sur l’île-prison d’Imrali, où il subirait des violences psychologiques et physiques.
L’importante communauté kurde présente à Strasbourg devait se rassembler le samedi 11 février lors d’une manifestation demandant la libération d’Abdullah Öcalan. L’événement a été annulé en raison du séisme qui a frappé plusieurs régions kurdes entre la Turquie & la Syrie, le 6 février.
Baptiste Candas
Edité par Charlotte Thïede