Ce jeudi matin sur Europe1, le député européen a réagi à la décision du maire de Strasbourg de ne plus lui accorder la médaille de la ville.
« Ries est un petit maire ». Ce matin, à l'antenne d'Europe1, on sentait l'amertume dans la voix de Daniel Cohn-Bendit, malgré sa tentative de prétendre le contraire. La médaille de la ville de Strasbourg ? Le politicien n'y tenait pas vraiment. Mieux, l'homme tente une plaisanterie : il aura donc "une après-midi de libre" puisqu'il ne sera pas obligé de s'enfermer dans la mairie strasbourgeoise le 26 février prochain pour la récompense...
A l'origine de cette petite partie de ping-pong par médias interposés entre Roland Ries et Danny Cohn-Bendit : les propos de ce dernier tenus mardi au cours de sa chronique sur Europe 1. L'eurodéputé écologiste avait brocardé la volonté du président de la République de créer un campus européen à Strasbourg. Un prétexte de cet abonné aux déclarations retentissantes pour critiquer l'emplacement du parlement européen. Quelques heures après ses propos, le maire de la capitale alsacienne s'est fendu d'un communiqué pour répondre « aux nouvelles attaques » de l'eurodéputé contre Strasbourg. « Consterné », Roland Ries aura mis de côté sa campagne municipale pour évoquer « la mauvaise foi ou la candeur de Daniel Cohn-Bendit » sur le coût du Parlement européen.
"Prisonnier des lobbyistes pro-bruxellois"
L'eurodéputé vert avait retenu l'attention dans sa chronique matinale de mardi en critiquant « le cirque ambulant Bruxelles-Strasbourg. Plus de 5000 personnes se déplacent, députés, assistants, collaborateurs, personnel administratif... Bref ça fait environ 200 millions euros par an et comme je suis écolo ça fait environ 15 000 tonnes de CO2 ». Chiffre contre chiffre Roland Ries a répondu avec ses propres statistiques : « Je rappelle que le véritable coût du siège, c’est 10 cents par an et par citoyen, soit 0,04% du budget de l’Union européenne ». Et d'ajouter : « Daniel Cohn-Bendit semble être prisonnier des lobbyistes pro-bruxellois, et n’a plus la distance critique qui avait pourtant fait ses heures de gloire dans des temps plus anciens ».
L'eurodéputé aurait semble-t-il dû attendre quelques jours de plus avant de faire ses déclarations fracassantes, puisqu'il était jusqu'à présent dans les petits papiers de la mairie strasbourgeoise. Son nom avait été retenu pour la remise d’une médaille d’honneur de Strasbourg « au titre des nombreux mandats de parlementaire européen qu’il a accomplis et de ses responsabilités de président de groupe politique dans cette assemblée ». Une nomination mise en sursis mardi, et qui risque de l'être pendant un moment. Tant que Ries est à la mairie en tout cas.
Thomas Arrighi et Clémence Lesacq