Étudiants ou retraités, CGT ou encore CFE-CGC. À Strasbourg, la mobilisation de ce jeudi 18 septembre a réuni des tranches très diverses de la population, aux motivations tout aussi variées. Le Webex vous présente quelques visages de cette foule.
Ils s’appellent Olivier, Elisabeth ou encore Agathe. Ils sont étudiants, syndicalistes ou encore parents. Tous trois sont venus participer à la mobilisation de ce jeudi 18 septembre qui a réuni plusieurs milliers de personnes à Strasbourg. Tous trois pour des raisons bien différentes.
Olivier est étudiant à Strasbourg. © Titouan Catel--Daronnat
Ils étaient en très nette majorité dans la foule. Comme le 10 septembre, les étudiants n’ont pas fait de la figuration au sein du cortège parti de la place de la République. Parmi eux, Olivier (il n’a pas souhaité donner son nom de famille, ndlr), venu presque une heure avant le départ du cortège. Ce qui a motivé l’étudiant strasbourgeois, c’est le côté « très populaire » et « apartisan » du mouvement. « J’ai du mal à me retrouver dans les partis politiques traditionnels mais j’ai quand même des valeurs politiques en faveur de la justice sociale, plus d’égalité, moins de discrimination de façon générale », précise t-il, résumant en : « de gauche ». « Je veux qu’on trouve de vraies alternatives et pas seulement des compromis », affirme-t-il, évoquant en toile de fond sa déception sur le manque de résultats du mouvement des gilets jaunes.
Elisabeth Willer est déléguée syndicale de la Cftc. © Titouan Catel--Daronnat
Accompagnée de plusieurs autres membres de son CSE, derrière son large sourire, c’est pourtant de l’épuisement qu’Elisabeth Willer, déléguée syndicale Cftc de la société Biogroup, est venue partager. « Dans les labos, on a un gros problème. Ils ont brassé énormément d’argent et ils font des restructurations, nécessaires, mais il n’y a aucune redistribution au niveau des salariés à la base. » Dans un souffle, elle détaille : « À cause de ces suppressions de poste, on nous en demande toujours plus, on est épuisés, pressés comme des citrons. Notre quotidien est dur parce que souvent on se retrouve seuls sur des sites à travailler. » Pour la déléguée syndicale, une chose est claire, les coupures budgétaires proposées par le gouvernement sont « inacceptables ».
Agathe, Patrice et leurs trois enfants respectifs. © Titouan Catel--Daronnat
Installé dans une poussette un petit tambour à la main, l’un des deux enfants d’Agathe, éducatrice de jeunes enfants. Pour la mère de famille venue avec son compagnon Patrice, employé de la distribution automobile et lui-même accompagné de son fils, il n’était pas cohérent de faire garder ses enfants pour venir manifester. « C’est du soutien. Ce ne serait pas juste d’empêcher quelqu’un d’autre de pouvoir faire grève », explique celle-ci. C’est d’une voix ferme qu’elle s’exprime : « On en a marre d’être pris pour des idiots et que les fruits du grand capital aillent dans les poches de gens qui polluent et qui détruisent la planète alors que concrètement ce qui fait force, y compris le fric, c’est nous les travailleurs. »
Non moins énervé, c’est le « déni de démocratie » qui a poussé Patrice à descendre dans la rue. « On assiste à une dérive fasciste et autoritaire par la nomination de personnes avec beaucoup d'accointances avec l’extrême droite, et ça, c’est impossible à accepter en France. »
Esther Dabert
Édité par Quentin Baraja