Les magasins de chaussures San Marina fermeront leurs portes samedi 18 février. Place des Halles, une dernière opération de destockage attire les clients, tandis que les employés se résignent.
Des apparences parfois trompeuses. Ce mercredi 15 janvier, difficile de ne pas remarquer l’attrait des clients pour la boutique San Marina aux Halles de Strasbourg. Des longues files d’attente devant les caisses aux nombreux essayages, tout semble aller pour le mieux pour l’enseigne de distribution de chaussures. Mais derrière le sourire affiché par les vendeuses, l’ambiance n’est plus au beau fixe. La devanture affiche des banderoles aux mentions « derniers jours », ainsi que des prix cassés.
Le mardi 14 février, les administrateurs judiciaires chargés de San Marina ont annoncé la fermeture prochaine des 163 magasins présents sur le territoire. Pour la société, qui souffrait de difficultés financières liées à la crise sanitaire, le placement en redressement judiciaire en septembre 2022 n’aura rien changé. Ainsi, à la disparition de l’enseigne le 18 février au soir s’ajoute une probable liquidation devant le tribunal de commerce de Marseille le 20 février.
Avec cette décision, San Marina rejoint la longue liste des enseignes de prêt-à-porter contraintes de fermer leurs portes à la suite de la pandémie. Parmi ces dernières, on compte Camaïeu, Kookai ou Pimkie.
« On sait pourquoi les gens viennent maintenant »
Des d’éléments qui rendent difficile de se réjouir de l’afflux des visiteurs : « On n’est pas bête, on sait pourquoi les gens viennent maintenant », confie une vendeuse les yeux rougis par l’émotion. Un constat que partage une autre collègue, dégoutée : « Ce ne sont même plus des clients, ce sont des vautours. » Face à cette fermeture, aussi rapide qu’imprévue, les vendeuses se disent « vidées et sans énergie ».
Alors qu’aucun repreneur ne s’est pour le moment manifesté, les syndicats négocient désormais les conditions de leur départ. Sur Facebook, la CGT San Marina milite pour la signature d’un accord avec les adminsitrateurs judiciaires. Si la démarche aboutit, les syndicats espèrent obtenir une prime pour les salariés licenciés. Objectif affiché : que le montant de cette compensation financière corresponde à un versement équivalent à un salaire et demi.
Face à ces revendications, les administrateurs judiciaires proposent une prime allant de 400 à 1 000 €. Un montant jugé insuffisant par la CGT. Pour se faire entendre, l’organisation syndicale menace de bloquer des magasins appartenant à l’enseigne Minelli, dont l’actionnariat est identique à celui de San Marina. À l’échelle du territoire français, ce sont plus de 660 employés qui sont concernés par la fermeture.
Loris Rinaldi