13 février 2020
Vendredi 21 février, se tiendra l’élection du comité du personnel des 8000 fonctionnaires du Parlement européen. Les syndicats, élus pour un mandat de cinq ans, souhaitent porter les nouvelles revendications du personnel, concernant surtout la précarisation de leur travail.
Les fonctionnaires du Parlement européen voteront vendredi prochain pour leurs représentants au sein du Secrétariat général. Ce sont des auxiliaires, des techniciens, des contractuels, des assistants, des administrateurs, présents au quotidien entre Strasbourg et Bruxelles pour appuyer le travail des députés. La campagne des syndicats a débuté en fin d’année et, une semaine avant l’élection, la précarisation de la fonction publique européenne est au cœur de leurs préoccupations.
"Maintenant, nous ne comptons plus"
"J’ai travaillé 40 ans au Parlement. Nous avions des noms et prénoms au début, puis des numéros d’immatriculation. Maintenant nous ne comptons plus du tout", déplore un fonctionnaire de l’institution, qui a tenu à rester anonyme. L’administration du Parlement européen dénigre certaines catégories d’employés, - comme les techniciens et les nouveaux contractuels - tient-il à préciser. Les postes contractuels, instaurés après une réforme en 2004, ont abouti à la création de contrats plus courts et moins bien payés. "Ils vivent en dessous du seuil de pauvreté au Luxembourg parce que le niveau de vie y est largement supérieur" s’indigne Philippe Colart, responsable belge du syndicat Solidarité pour les Agents et Fonctionnaires Européens (SAFE).
Parachutage et désintérêt européen
Autre enjeu : le management de la fonction publique européenne, explique Alexander Kleinign, membre du syndicat Fédération de la fonction publique européenne. Alors que de nombreux fonctionnaires espèrent gravir les échelons pour atteindre les postes à responsabilités, nombre de syndicats critiquent le parachutage des hauts-fonctionnaires. Choisis par le bureau du Parlement européen, qui est composé exclusivement d’eurodéputés, ces chefs sont placés selon leur groupe politique et leur nationalité. Une frustration pour ce syndicaliste, qui estime que cela nuit au projet européen, et ce au cœur des institutions.
Emma Chevaillier