13 février 2020
Óliver Várhelyi, le commissaire à l’élargissement, a exposé, lundi 10 février, sa nouvelle stratégie aux eurodéputés.
“Un processus plus dynamique et plus clair.” C’est la promesse d’Olivér Várhelyi. Le commissaire à l’élargissement a proposé, lundi 10 février au Parlement européen, une nouvelle stratégie pour les futurs élargissements de l’Union européenne. Finies les négociations divisées en 35 chapitres, les échanges seront désormais concentrés en six groupes thématiques: sur les fondamentaux démocratiques, la stabilité économique du pays, le projet environnemental et les relations extérieures. Par ailleurs, les négociations pourront être interrompues à tout moment par la Commission si elle juge qu’un candidat "ne progresse pas assez" dans les objectifs fixés.
Cette réforme est présentée alors que certains dirigeants européens affichent clairement leur opposition à tout élargissement. Devant les eurodéputés, Olivér Várhelyi a maintenu son objectif d’intégrer l’un des cinq pays candidats d’ici à 2025. Une ambition qui s’était heurtée, en octobre, au refus de la France, des Pays-Bas et du Danemark d’engager des négociations d’intégration avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Emmanuel Macron avait alors critiqué une procédure trop “bureaucratique” et qui “ne parle plus aux peuples”.
Certains eurodéputés comptent tout de même sur cette nouvelle stratégie pour relancer la dynamique d’élargissement. “J’espère que les négociations avec l’Albanie et la Macédoine du Nord seront ouvertes dès mars, ce qui pourrait accélérer certaines réformes essentielles dans les Balkans, notamment en matière de lutte contre la corruption”, estime l’eurodéputé autrichien, Andreas Schieder (S&D, sociaux-démocrates). Son collègue slovaque, Vladimir Bilčik (PPE, droite), lui, ne se fait pas d’illusion: “Il n’est pas réaliste de parler d’un éventuel élargissement de l’Union européenne avant la fin de la décennie.”
Guillaume Carlin