Samedi prochain, une vingtaine d’associations rendront hommage aux victimes de l’attentat du 11 décembre à l’église Saint-Thomas. Un événement cosmopolite qui se veut festif. Il réunira le milieu culturel strasbourgeois, à l’image de l’une des victime disparue il y a presque deux mois.
« Ça va être une grande fête », promet Hervé Moritz, dirigeant de l’Orchestre universitaire de Strasbourg. Comme lui, ils seront quelque 350 musiciens, danseurs ou conteurs à participer à l’hommage rendu samedi en l’église protestante Saint Thomas en souvenir des disparus de l’attentat du 11 décembre à Strasbourg.
Flamenco, danses hongroise et polonaise, chant yiddish, argentins et afghans ou encore lectures poétiques s’enchaîneront pour s’achever sur une scène ouverte. Une fête cosmopolite à l’image de l’une des victimes, Bartek.
Barto Pedro Orent-Niedzielski, surnommé Bartek, était une figure très populaire de la vie culturelle strasbourgeoise. Il était apprécié dans le milieu des étudiants étrangers de la ville, notamment pour son ouverture d’esprit et sa facilité d’approche.
Le polonais d’origine se produisait souvent dans l’édifice protestant avec la chorale l’Arrach’ Chœur, d’où le choix de ce lieu pour cette journée d’hommage.
« Je le connaissais bien. On a monté quelques trucs ensemble notamment pour Europhonica, la radio communautaire du Parlement européen », raconte Hervé Moritz. « Bien sûr que je penserai à lui samedi. On suivait pas mal l’actualité européenne ensemble. Forcement que ça va raviver des souvenirs. Mais cela donnera encore plus de sens à cette fête, confie-t-il avant d’ajouter, il y a aura sûrement des pleurs mais aussi beaucoup de rires. »
« Comme une famille en deuil »
« On se connaît tous plus ou moins puisqu’on fait partie du paysage culturel strasbourgeois. C’est comme dans une famille en deuil, après le choc de la disparition il y a toujours un moment où se réunit pour faire la fête parce que la vie continue », analyse-t-il .
Hervé et une trentaine de musiciens de son groupe joueront par bribes, entre 15h et 1h du matin. « Nous interprèterons cinq morceaux. À l’intérieur et à côté de l’église Saint-Thomas, « avant de prendre part à la grande surprise finale », glisse le jeune homme.
Sans pouvoir trop en dire, Hervé Moritz promet un grand moment. « Tous les participants se réuniront sur scène pour clôturer la soirée. D’ ailleurs, une répétition générale est prévue vendredi soir pour monter ça… en quelques heures. » Un défi technique et humain pour les organisateurs qui veulent marquer le coup moins de deux mois après la disparition des cinq victimes de l’attentat.
Martin Schock