14 mars 2019
Le Parlement européen a approuvé, jeudi 14 mars, la création d’un fonds monétaire européen pour assurer la stabilité financière des États membres.
Qu’est-ce que le Fonds monétaire européen (FME) ?
À l’instar du Fonds monétaire international (FMI), le FME, dont la création a été approuvée jeudi 14 mars par le Parlement européen (237 voix pour, 152 contre, 18 blancs), sera chargé de soutenir la stabilité financière des États membres. Il interviendra en cas de crise, pour jouer un rôle de prêteur, si des pays rencontrent des difficultés à emprunter sur les marchés financiers. En 2011, lorsque la crise des dettes souveraines avait frappé l’Irlande, la Grèce ou encore le Portugal, c’est le FMI qui avait en partie rempli ce rôle, en contrepartie de mesures drastiques. Parallèlement, l’Union européenne avait créé, dans l’urgence, le Mécanisme européen de stabilité (MES). C’est ce dernier que le FME a vocation à remplacer.
Avec le FME, qu’est-ce qui va changer ?
« Le mécanisme de stabilité temporaire deviendra permanent », résume Pedro Silva Pereira (S&D, sociaux démocrates), l’un des co-rapporteurs. En se substituant au MES, le FME ne sera plus un simple pansement mais s’ancrera dans les règles et compétences de l’UE. Il ne s’agira plus d’un outil intergouvernemental, mais d’une véritable institution communautaire devant rendre des comptes au Parlement européen.
Pour certains eurodéputés, l'instauration du Fonds monétaire européen (FME) est l'un des pilliers de la réforme de l'Union économique et monétaire (UEM). ©Thémïs Laporte
Fait-il l’unanimité ?
Des socialistes aux chrétiens démocrates, les principaux groupes du Parlement européen s’accordent sur la nécessité de faire du FME une entité juridiquement autonome. « C’est une bonne chose pour que nous soyons résilients face aux crises », considère Tom Vandenkendelaere, au nom du PPE (chrétiens démocrates).
Ce qui n’empêche pas certains eurodéputés de continuer à s’inquiéter pour la gouvernance du futur fonds. Ralph Packet, représentant du groupe ECR (souverainistes), estime que « les sauvetages, véritable épée de Damoclès sur les contribuables, doivent être décidés directement entre États ». L’eurodéputé grec Dimitros Papadimoulis (GUE/NGL, gauche antilibérale) fustige quant à lui « une version européenne de l’ultralibéral FMI ».
Thémïs Laporte