13 mars 2019
Lors de son discours au Parlement européen, le 12 mars 2019, le Premier ministre slovaque Peter Pellegrini a appelé les pays européens à l'unité tout en revendiquant son attachement à la souveraineté des Etats.
Entre souverainisme et intégration européenne, le Premier ministre slovaque, Peter Pellegrini, a soufflé le chaud et le froid lors de son discours sur l'avenir de l'Europe devant les eurodéputés, le mardi 12 mars. « La Slovaquie a toutes les intentions du monde de rester dans le groupe des pays de l'UE les plus intégrés » a-t-il d'abord expliqué, insistant sur la nécessité d'une Europe forte et unie. Ne craignant pas la contradiction, il a ensuite rappelé son attachement au groupe de Visegrad, dont il assure la présidence tournante. Cette coopération régionale entre son pays, la République tchèque, la Pologne et la Hongrie est très controversée au sein de l'Union européenne, notamment pour sa ligne souverainiste et anti-immigration.
Ce jeu d'équilibriste lui a valu de nombreux avertissements de la part des députés européens. « Allez-vous apporter votre soutien au Premier ministre hongrois ou au Parlement ? » l'a ainsi interpellé Roméo Franz (Verts/ALE) en l'incitant à éclaircir sa position face aux positions eurosceptiques répétées de Viktor Orban.
Les députés ont également fait part de leurs inquiétudes concernant le respect de l'état de droit et des libertés fondamentales en Slovaquie, notamment en évoquant l'affaire Kuciak. Ce journaliste d'investigation slovaque assassiné en 2018 et dont le meurtre n'est toujours pas élucidé. « L'enquête sur la mort de Jan Kuciak n'est pas bouclée. Pourquoi ? Etes-vous vraiment engagé contre la haine ? » a martelé l'eurodéputé espagnol Esteban Gonzalez Pons (PPE, chrétiens démocrates). Arrivé au pouvoir à la suite de l'affaire Kuciak, Pellegrini a assuré faire tout son possible pour « que cela ne se reproduise pas et porter les responsables devant la justice ».
Léo Limon
Le Premier ministre slovaque, Peter Pellegrini, a échangé avec les eurodéputés sur sa vision de l'avenir de l'Europe. © Clément Gauvin