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Trump et l’UE : la loi du plus fort ?


14 mars 2019

Le Parlement se montre peu enthousiaste sur le projet porté par la Commission de reprendre les négociations commerciales avec les Etats-Unis.

L’Union européenne relance les négociations avec les Etats-Unis et pourrait bien y laisser des plumes. Le 13 mars, les eurodéputés ont débattu du nouveau projet d’accord avec Washington, initié en juillet 2018 par la Commission européenne. Bernd Lange (S&D, sociaux démocrates), rapporteur du dossier, a exprimé ses réticences. Les négociations débutent alors que Donald Trump n’a pas retiré ses menaces de taxes sur les produits européens. La Commission, elle, invoque la nécessité de mettre fin à la guerre commerciale.

Mais à quel prix pour l’UE ? Après l’échec du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, plus connu sous le nom de Tafta, le Parlement reste prudent. Cet accord de libre-échange, négocié entre les Etats-Unis et les 28 sous l’ère Obama, prévoyait la création d’un grand marché commun transatlantique. Mais face à la politique protectionniste de Trump et aux réticences croissantes des européens, il n’a jamais pu voir le jour.

Aujourd’hui, la Commission essaye de relancer un accord. Celui-ci vise à supprimer les droits de douane qui frappent les produits industriels. Il prévoit aussi, pour les entreprises, une simplification des exigences en matière de normes.

L’agriculture est exclue du projet. Le sujet est polémique en raison des différences de règlementations entre l’UE et les Etats-Unis. Mais la position de la Commission est ambiguë : puisqu'elle s’est parallèlement engagée à accroître fortement les échanges sur des produits comme le soja.

Les eurodéputés sont divisés sur la position à adopter dans les négociations avec les Etats-Unis. Le 14 mars, la résolution proposée par le rapporteur a été rejetée. Le débat n’en est qu’à ses débuts.

Caroline Celle

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