14 mars 2019
Les eurodéputés s'alarment de la situation au Nicaragua et invitent l'Union européenne à hausser le ton.
Le Parlement européen a adopté, ce jeudi 14 mars, une résolution par laquelle il appelle le gouvernement nicaraguayen à mettre fin à la répression violente et à libérer des prisonniers politiques. Depuis avril 2018, le pays d'Amérique centrale est plongé dans la crise. L'annonce du projet de réforme de la sécurité sociale a fait naître une large contestation populaire. S'en sont suivies des manifestations et des blocages de route pour réclamer la démission du Président Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007. Des mouvements de protestation violemment réprimés par l'armée qui a utilisé des balles réelles faisant près de 400 morts et 8 000 blessés.
En janvier dernier, une délégation du Parlement européen s'était rendue sur place. Ramon Jauregui (S&D, sociaux démocrates), chef de cette délégation, s’était alors montré très inquiet de l'évolution de la situation : « Le Nicaragua vit une grave crise de démocratie, de libertés et de droits de l'Homme et a besoin d'un dialogue interne urgent. Il est temps de passer de la parole aux actes, d'être logique et cohérent avec les valeurs que nous défendons. »
Accusés de terrorisme, des centaines d'opposants politiques et de journalistes sont encore emprisonnés au Nicaragua. © Marine Godelier
La résolution adoptée vise à convaincre le Service Européen pour l’Action Extérieure, dirigé par la Vice-Présidente de la Commission Federica Mogherini, de durcir les sanctions contre le Nicaragua. Elle exige en particulier la suspension du pays de l’accord d’association entre l’UE et l’Amérique centrale.
Pour Mark Demesmaeker (ECR, souverainistes), qui a pris part à la délégation de janvier : « Il ne faut pas que le Nicaragua devienne un nouveau Venezuela. Il faut de nouvelles élections équitables et honnêtes, accroître la pression ainsi que des sanctions ciblées et individuelles ».
Robin Magnier