14 février 2019
Les eurodéputés ont alerté la Commission sur l’utilisation trop importante de pesticides au sein de l’Union européenne. Ils estiment que les Etats membres ne font pas suffisamment d’efforts en la matière.
Le Parlement européen a adopté à une large majorité, mardi 12 février, un rapport qui envoie un message clair à la Commission : le recours aux pesticides reste excessif au sein de l’Union européenne. Le rapport pointe du doigt le non-respect par les Etats membres des mesures de réduction des pesticides exigées par une directive adoptée de 2009.
Au sein de l’Union, des disparités persistent : alors que le Danemark fait figure de bon élève avec une réduction de 51% de pesticides entre 2011 et 2016, la Slovaquie enregistre une hausse de 16% sur la même période, tout comme la France (+17%) ou encore l’Autriche, le cancre européen en la matière avec +36%, selon Eurostat.
Dans son rapport, le Parlement s’inquiète du manque d’engagement des Etats. Il faut qu’ils « développent des solutions alternatives aux pesticides », explique Jytte Guteland (S&D, sociaux-démocrates), rapporteure du texte. Elle rappelle aussi aux Etats les mesures de la directive de 2009, tels que les objectifs à définir par chaque pays. Dix ans après, les Etats peinent à élaborer ces « plans d’action nationaux », qui « ne comportent toujours pas de calendrier avec des échéances, ni d’objectifs quantifiables comme l’exige la directive », déplore Jytte Guteland.
La Commission s’est montrée réceptive aux arguments des parlementaires : « Il faut faire plus et mieux ! », a reconnu Vytenis Andriukaitis, commissaire chargé de l’environnement. Reste à savoir si la Commission maintiendra cette ligne jusqu’à contraindre les Etats à respecter les mesures réclamées par les députés.
Muriel Kaiser
Les Etats membres de l'Union européenne ne respectent pas les mesures de réduction des pesticides. © Muriel Kaiser