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La pilule difficile à avaler a la forme d'un arrêté, publié début août et appliqué à partir du 1er septembre. Une baisse de la réduction de 40 % à 30 % (puis 20 % en 2027), des remises pour acheter les médicaments génériques auprès des labos pharmaceutiques. Dans près de 6 000 officines, notamment en zone rurale, « le seul praticien disponible est bien souvent le pharmacien, à défaut de médecin », déplore Johanny Scheffler, préparatrice de 29 ans.

Les pharmaciens cheminent ensuite dans le calme vers place Broglie. Une minute de silence rend hommage à la disparition d’une consoeur début septembre. Les syndicats pharmaciens sont entendus par la préfecture, et attendent désormais des « actions concrètes ».

«  Répression »

« Plus de fric, pour les facs et les lycées. Pas pour les patrons, ni l’armée ». A deux pas, à l’université, certains préparatifs pour la manifestation de cet après-midi se déroulent devant l’institut Le Bel. Sur des banderoles, des lettres sont peintes en rouge, noir, et jaune par quelques dizaines d’universitaires.

Protestations contre les coupes budgétaires et la retraite à 64 ans, appel à davantage de justice fiscale et de moyens pour les services publics : les jeunes aussi soutiennent les revendications. Dieynaba, en L1 de sciences sociales, vient d’arriver à la fac et doit déjà lutter contre des problèmes financiers. « Je vais devoir prendre un job étudiant au lieu de me concentrer sur mes études », regrette l’étudiante.

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Blindés Centaures, gaz lacrymogènes, peu de blocages dans la matinée : rien ne laissait présager la mobilisation d’ampleur à Strasbourg mercredi 18 septembre, où plus de 15 000 personnes se sont mobilisées selon les organisateurs, 5 000 selon la police.

Même constat au niveau national : la journée du 18 septembre a davantage rassemblé que celle du 10. Malgré un début de journée en douceur, entre rassemblements épars et préparatifs pour l’après-midi, plusieurs milliers de manifestants ont arpenté les rues du centre-ville pour faire entendre leurs revendications. Retour sur une journée de mobilisation tous azimuts.

A l’aube du 18 septembre, à Strasbourg, les forces de l’ordre surnombrent les manifestants. Partout, en début de matinée, le dispositif déployé - CRS, véhicules blindés de gendarmerie, motards, BAC (brigade anti-criminalité) - dissuade les timides velléités de protestations qui auraient pu naître.

Place d’Haguenau à 6h30, plus de seize camions de police font face à une dizaine de manifestants du mouvement « Indignons-nous ». Aux portes du lycée Kléber, les policiers surveillent l’entrée sans vague des lycéens, déjà ébranlés par le retour de bâton subi le 10 septembre. Même tour de force aux lycées Fustel-de-Coulanges et Marie Curie. Police partout, manifestants nulle part : à l’aurore, les moyens conséquents déployés traquent des protestataires fantômes.

Coup de poignard

En guise d’hors d'œuvre, c’est un autre mouvement qui, dès 9 heures, tente de se faire entendre en marge de la grande coalition syndicale qui doit s’ébrouer dans l’après-midi. Gilets jaunes floqués « pharmaciens menacés, santé en danger », verbe haut mais très poli, le mouvement des pharmaciens et pharmaciennes fait du bruit devant l’entrée de la cité administrative Gaujot. « Pendant le Covid-19, on était sollicités tout le temps, et là, on nous poignarde dans le dos », s’insurge Chantal Windstein, 65 ans, de La Petite-Pierre, au nord de Saverne. 

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Les sites d’ArcelorMittal représentent 40% des émissions totales de CO2E de l’industrie lourde en France. Ici, le site de Dunkerque. © Franz-Josef Molitor

La grève nationale s’est reflétée avec intensité au niveau local. Plus de 15 000 personnes se sont mobilisées à Strasbourg selon les organisateurs, 5 000 selon la police. Des premières lueurs au ciel chargé de lacrymogènes : récits d’une journée de ras-le-bol général dans les rues, entre timides rassemblements matinaux et manifestation massive de l’après-midi.

Agathe, Patrice et leurs trois enfants respectifs. © Titouan Catel--Daronnat 

Olivier est étudiant à Strasbourg. © Titouan Catel--Daronnat

Des ONG ont dévoilé, ce jeudi 18 septembre, le classement des 50 sites industriels français qui ont émis le plus de gaz à effet de serre en 2024. Malgré une très légère baisse de 1,4 %, les efforts des industriels vers une transition verte sont à l’arrêt. 

Elisabeth Willer est déléguée syndicale de la Cftc. © Titouan Catel--Daronnat

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