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Malgré la volonté de l’Éducation nationale de généraliser la « mise à l’écart » des téléphones en 2025, seuls 9% des collèges ont sauté le pas.
Une mesure « difficilement applicable »
Le ministère de l’Éducation nationale laisse aussi « à la discrétion » des collèges les modalités de mise à l’écart. Mais la demande « semble difficilement applicable » pour 43% des répondants de l’enquête du SNPDEN. Au collège de Bouxwiller, par exemple, impossible de stocker les téléphones de 480 élèves. « Des casiers en plus, ça ne me fait pas rêver. On n’a déjà plus de place », déplore Christelle Chevalier. Si besoin, la principale envisage plutôt d’instaurer un système de pochettes anti-ondes. Avant les cours, l’élève y scelle son téléphone. La pochette ne peut alors s’ouvrir qu’avec une base magnétique, placée à la sortie de l’établissement.
Christelle Chevalier ne s’inquiète pas, en tout cas, de la réaction des élèves vis-à-vis du durcissement des règles. « Ça chemine doucement. Le matin, je vois de plus en plus d’élèves qui n’apportent même plus leur smartphone, plutôt que de veiller à l’éteindre. » Reste à convaincre les parents. « Certains installent des applications de géolocalisation sur les portables de leurs enfants et ne veulent pas qu’ils soient éteints. »
À Strasbourg, Ibrahim*, père d’un élève de 3e, abonde : « Moi, j’autoriserais le portable, si j’avais le choix, pour qu’on puisse appeler notre enfant en cas de besoin. Si on doit l’informer de quelque chose, par exemple. » Quant aux collégiens, il y a ceux qui respectent les règles et les autres. Quinze jours après la rentrée, Manon* risque l’exclusion temporaire. Elle a été surprise, à deux reprises, en train de prendre des photos dans l’enceinte de son collège strasbourgeois.
* Les prénoms ont été modifiés.
Laura Perrusson
Édité par Maud Karst