Vous êtes ici

Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.

En 2024, à travers le monde, 146 personnes ont perdu la vie pour protéger l’environnement et leur droit à la terre, selon Global Witness. Ce chiffre est en recul par rapport à 2023 – 196 morts. « Cela n’indique pas que la situation s’améliore », explique l’ONG qui pointe que de nombreux cas ne sont pas rapportés, « particulièrement en Asie et en Afrique ».

Mourir pour protéger sa terre 

Ces activistes, souvent issus de populations autochtones – 33% –  luttaient pour protéger leur terre contre de grands projets industriels dévastateurs pour l’environnement. C’est le cas de Juan López. Comme dans 28 autres cas, cet activiste se battait contre l’implantation d’une exploitation minière installée près de chez lui.« Il militait pour protéger les rivières Guapinol et San Pedro Rivers, qui fournissent en eau une centaine de personnes », relate le rapport.  Le 14 septembre 2024, il est retrouvé mort criblé de balles dans sa voiture. Trois ans plus tôt, il avait confié à l’AFP vivre dans l’angoisse depuis qu’il s’était engagé dans ce combat.

Pour lutter contre le phénomène de vol de vélo qui sévit à Strasbourg, la police nationale a organisé mercredi une opération de marquage de vélo en partenariat avec l’association CADR67. L’occasion aussi pour les forces de l’ordre de rappeler les bons gestes à adopter pour protéger son vélo.

Un rapport de l’ONG Global Witness, sorti mercredi 17 septembre, révèle que 146 personnes ont été tué·es l’an dernier dans le monde alors qu’elles luttaient pour défendre l’environnement. Des données qui s'ajoutent aux 2 106 cas répertoriés entre 2012 et 2023.

« Votre pharmacie est menacée », « l’État veut fermer vos pharmacies ». Sur la plupart des vitrines des officines strasbourgeoises, difficile de passer à côté de ces slogans. Une deuxième mobilisation après une première en août, déjà très suivie. Ce jeudi 18 septembre, près de 95 % des pharmacies du Bas-Rhin (90 % à Strasbourg) devraient participer, selon Claude Windstein, co-président du syndicat des pharmaciens du département.

Baisse des remises sur les médicaments génériques

Rue de la Première armée à Strasbourg, la pharmacie de la Licorne ne fait pas exception. Jeudi, elle baissera à nouveau le rideau. « Ce qu’on reproche, c’est de nous enlever, par la diminution de la remise, la capacité de fonctionner », déplore Stéphane Brozicevic, à la tête de l’officine. En cause, un arrêté adopté par le gouvernement début septembre qui veut réduire de 40 % à 30 %, puis à 20 % en 2027, les remises pour acheter les médicaments génériques auprès des laboratoires pharmaceutiques. Des remises pourtant essentielles pour les pharmaciens : « Ça permet de payer les charges, les salariés... Ça n’est pas superflu. »

La somme représenterait 30 000 à 50 000 euros par pharmacie, soit l’équivalent d’un salarié. « Certaines vont être amenées à fermer, à licencier... Aucune ne restera indemne », ajoute-t-il. En moyenne, une pharmacie par jour ferme en France. Avec la baisse de remises, le syndicat des pharmaciens du Bas-Rhin craint la suppression de 300 autres officines, principalement en zones rurales.

Sur les comptoirs de la pharmacie de la Licorne, des pétitions trônent à côté des articles en vente, pour tenter de changer la donne. Un appel auquel les clients répondent présents, en signant en nombre. Charlotte Maas, septuagénaire, vient tout juste de la signer. « Il doivent se défendre. J’aurais aimé accompagner le cortège, mais je n’en ai plus la force. » Bandage encore frais sur la main, elle insiste sur leur caractère essentiel : « Je viens juste de tomber, et je saigne vite. Je ne savais pas où aller et on s’est occupés de moi très gentiment. »

Jusqu’à 90 % des officines strasbourgeoises mobilisées

À une dizaine de minutes de marche, à la pharmacie de la Vierge, la croix verte sera aussi éteinte. « Entre la baisse des remises, les ruptures de stock, les tâches de plus en plus nombreuses... Il ne faut plus se laisser faire », s’agace Delphine Haan, la propriétaire. Sur les portes automatiques figurent à nouveau les affiches, témoins de la colère d’une profession. Même pour cette pharmacie, à deux pas de la place Kléber, les inquiétudes financières sont prégnantes. « Une de mes préparatrices en CDD termine fin septembre, et je n’ai pas renouvelé son contrat », regrette la pharmacienne, qui craint à terme de devoir mettre la clé sous la porte. Proche de la retraite, elle pense surtout aux nouvelles générations qui se lancent.

Un constat partagé par Stéphane Brozicevic :  « On veut fermer un jour, pour ne pas fermer toujours ».

Jade Santerre

Edité par Laura Perrusson

« L’école était la priorité nationale… mais où en est-on aujourd’hui ? » s’interroge Véronique Cotrelle, présidente du Syndicat national de l’Enseignement chrétien (Snec-CFTC). L’appel à la mobilisation du 18 septembre s’inscrit, selon elle, dans un climat de « nombreuses difficultés » qui traversent l'Éducation nationale. « Ce n’est pas dans la culture de l’enseignement privé de faire grève, reconnaît-elle. Mais entre les réformes à répétition et la perte de pouvoir d’achat, beaucoup de nos collègues se mobiliseront certainement demain. »

Les revendications des syndicats de l’enseignement privé rejoignent celles des autres secteurs – notamment sur la suppression de deux jours fériés évoquée par l’ancien Premier ministre François Bayrou, depuis balayée par Sébastien Lecornu à son arrivée à Matignon. Toutefois, la question de la prévoyance reste un point de crispation spécifique à leur branche. Concrètement, les quelque 140 000 établissements d’enseignement privé sous contrat avec l’État ont l’obligation de proposer à leurs enseignants ce contrat complétant la Sécurité sociale en assurant un maintien de revenu en cas d’accident, de maladie ou de décès, là où la mutuelle couvre uniquement les soins. « C’est notre dernier acquis par rapport au public », constate Stéphanie Schnell, présidente du Syndicat professionnel de l'enseignement libre catholique (Spelc) dans le Bas-Rhin. Or selon les dires des syndicats, la part de cotisation des établissements, en négociation depuis 2024, serait finalement menacée de disparition « d’ici janvier 2026 ». 

« Ce sont des économies faites sur le dos des enseignants »

« Être malade, c’est devenu un luxe », grince Stéphanie Schnell, qui pointe l’inaction de l’État face aux difficultés du secteur. Un constat que partage le Snec-CFTC. « Ce sont des économies faites sur le dos des enseignants », dénonce sa présidente, Véronique Cotrelle. À cela s’ajoute un sentiment croissant d’invisibilisation. « En moyenne, nos collègues effectuent 43 heures de travail par semaine », rappelle-t-elle, soulignant un investissement rarement reconnu à sa juste valeur pour un salaire « 10% moins élevé que dans le public », une fois les cotisations payées. Derrière cette mobilisation qu’ils espèrent « massive », les syndicats cherchent à « renouer avec un dialogue social ». 

Le malaise se manifeste aussi à l’intérieur même des établissements. « Ce serait mentir de dire que nous sommes soutenus par nos directions », affirme Benoît Villagordo, représentant de la CGT-Enseignement privé. Dans de nombreux cas, faire grève serait « ouvertement découragé » par leurs directions. « D’une certaine manière, cette situation préfigure ce qui pourrait se passer dans le public », glisse-t-il. Ce climat de tension interne résonne d’autant plus fort dans un contexte marqué par plusieurs affaires d’omerta dans l’enseignement privé. À Bétharram comme à Nantes par exemple, des voix se sont manifestées pour dénoncer des abus sexuels et physiques au sein d’établissements privés, relançant ainsi le débat sur le silence imposé aux personnels.

Zoé Fraslin

Édité par Maud Karst 

Pour contester un décret qui fait baisser les marges sur la vente de génériques, plus de neuf pharmacies bas-rhinoises sur dix seront fermées ce 18 septembre. Un second signal fort qui traduit la fatigue d’une profession, après une première mobilisation en août.

Pages