20 mai 2021
Le Parlement européen souhaite favoriser le développement d'une migration de travail légale à l'échelle du continent.
Donner une image positive de la migration économique légale, telle est l’ambition principale du rapport adopté par le Parlement européen le mercredi 19 mai. « Pendant la période du Covid-19 de très nombreux travailleurs de première ligne étaient des travailleurs étrangers. Comment nos sociétés auraient pu traverser ces épreuves sans leur présence ? », fait mine de s'interroger l'eurodéputée française Sylvie Guillaume (S&D, sociaux-démocrates) qui a porté le rapport.
Celui-ci souligne la nécessité pour certains pays d’embaucher des travailleurs à l'étranger pour faire face au vieillissement de la population et au manque de main d’œuvre dans certains secteurs clés. Son objectif est aussi de lutter contre les migrations irrégulières qui conduisent de nombreux réfugiés à risquer leur vie pour rejoindre l’Europe. Parmi les propositions phares des eurodéputés, figure ainsi la création d'un « réservoir de talents » qui permettrait de faciliter l'intégration de travailleurs migrants qualifiés au marché du travail de l’Union européenne.
Actuellement la régulation de la migration de travail relève de la compétence des États. Les députés demandent à la Commission européenne de mettre en place un cadre législatif commun à l'échelle européenne. « Le rapport appelle à l'élaboration d'un code européen des migrations harmonisé qui simplifiera les procédures pour les travailleurs migrants et fera en sorte qu'ils ne soient pas confrontés à vingt-sept procédures fragmentées sur le continent. », explique l’eurodéputé allemand David Boeselager (Les Verts/ALE, écologistes). Des propositions auxquelles se sont opposées les souverainistes. Pour l’eurodéputé français Gilles Lebreton (ID, extrême droite), « l’immigration est une anomalie quand elle n’est pas consentie par les pays d’accueils. »
Pour les députés libéraux, socialistes, écologistes et de la gauche anti-libérale en revanche ce rapport doit être suivi d'effets. « Nous espérons que la Commission reprendra nos idées dans son nouveau paquet "Talents et compétences" », insiste Damien Boeselager. Les propositions de la Commission devraient être connus en décembre 2021.
Claire Blondiaux