20 mai 2021
Le Parlement européen a approuvé une augmentation du budget d’Erasmus +. L’objectif est de le rendre accessible à plus de jeunes européens, et notamment aux plus défavorisés.
Le nouveau programme d’échange Erasmus a été validé ce mercredi 19 mai par le Parlement européen. Créée en 1987, cette politique devenue emblématique permet à des étudiants d’effectuer une partie de leur formation à l’étranger. Devenu Erasmus + en 2014, il est désormais aussi accessible aux apprentis, aux professeurs, aux jeunes diplômés, aux collégiens et aux lycéens. Trente-trois pays participent à l’opération : les 27 membres de l’Union européenne ainsi que la Norvège, le Liechtenstein, l’Islande, la Macédoine, la Serbie et la Turquie.
Un programme plus inclusif
Aujourd’hui, Erasmus + se veut plus ambitieux. Pour la période 2021-2027, le budget a été doublé et s’élève désormais à 28 milliards d’euros. Selon Milan Zver (PPE, centre-droit), cette hausse devrait permettre de « tripler le nombre de participants », et surtout de le rendre « beaucoup plus inclusif ». En effet, seuls 11,5% des bénéficiaires sont issus de milieux défavorisés selon la Commission européenne. Des bourses d’étude spécifiques devraient aider à rendre le programme plus accessible aux personnes en situation de handicap, de précarité, d’isolement ou issues de l’immigration. « Tous ceux qui souhaitent profiter d’Erasmus + doivent pouvoir le faire, quelle que soit leur origine sociale », insiste l’eurodéputée Laurence Farrreng (Renew, libéraux).
Par ailleurs, des « centres d’excellence professionnelle » seront mis en place. Ouverts aux apprentis et jeunes diplômés, ils permettront aux bénéficiaires de mieux s’insérer dans le marché du travail par l’apprentissage de langues étrangères. Enfin, la plateforme « Discover EU » sera dotée de moyens accrus. Visant à inciter les jeunes européens à voyager en proposant des titres de transport gratuits, elle mettra désormais aussi l’accent sur les échanges sportifs.
Le fruit de deux ans de négociations
Les contours du nouvel Erasmus + sont le résultat de négociations difficiles entre la Commission, le Parlement européen et les Etats membres, qui auront duré deux ans. « Nous aurions préféré tripler le budget, et le pousser à 41 milliards » regrette l'eurodéputée Salima Yenbou (Verts/ALE, écologistes), « cet argent aurait permis de renforcer les objectifs d’inclusion et de verdissement ».
Le budget adopté devrait néanmoins permettre de satisfaire les candidats, toujours plus nombreux. Entre 2014 et 2020, 4 millions de jeunes européens en ont bénéficié. L’objectif est de passer à 12 millions pour les sept prochaines années.
Léonie Cornet