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L'actu du mercredi en bref


11 mai 2023

 

Convention d’Istanbul, ce n'est pas gagné pour les femmes

« Il est temps de prendre des décisions historiques en matière d’égalité entre les genres. » La Suédoise Arba Kokalari (PPE, droite) s’est positionnée clairement en faveur de la ratification de la convention d’Istanbul, à la tribune du Parlement européen le 10 mai dernier. Cette convention a pour but de prévenir et combattre les violences à l’égard des femmes, des filles et de la violence domestique. C’est le premier texte de loi qui oblige réellement les États membres à réagir, en mettant en place des mesures de soutien par exemple. La convention a été signée il y a six ans, mais seuls 21 des 27 l'ont ratifiée à ce jour. Parmi ceux opposés à la convention : la Bulgarie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Slovaquie et la République Tchèque. Leur argument : la convention d’Istanbul serait une menace pour la famille dite traditionnelle. Face à l’obstruction de ces pays, le Parlement a voté pour la ratification malgré tout. Les eurodéputés poussent l’Union à adhérer à la convention sans que tous les États membres soient d’accord.

Les eurodéputés sont allés à la rencontres des Strasbourgeois mercredi 10 mai en début de soirée. © Thierry Weber

 

Des eurodéputés à la rencontre des Strasbourgeois

Ce mercredi 10 mai, l’Association parlementaire européenne (APE) organisait une conférence sur les priorités du Parlement européen, à un an des élections en 2024. Devant 150 personnes, Valérie Hayer (Renew, libéraux), Gwendoline Delbos-Corfield (Les Verts, écologistes) et José Manuel Fernandes (PPE, droite) ont chacun développé leurs priorités pour cette dernière année de mandat. 

« Ce qui manque à l’Europe, ce sont des projets communs, une vraie union sur la défense, sur la protection civile », s’exclame José Manuel Fernandes (PPE, droite). Il interpelle le public « sur la question des feux de forêts. Vous préférez un avion Canadair par État ou 27 avions pour un pays qui en a besoin à un moment précis ? » Gwendoline Delbos-Corfield confie, elle, ses préoccupations sur le plan démocratique : « en 2024, la Hongrie va prendre la présidence du Parlement pour 6 mois. Mais elle n’est plus considérée comme une démocratie, il y a des dérives, et personne ne parle de cette présidence ». 

Les eurodéputés se sont ensuite livrés au jeu des questions réponses avec le public. « On sentait bien les points de fractures entre les députés, sans langue de bois. J’ai appris des choses, c’est intéressant d'avoir des débats de fond sur l’écologie, la corruption » confie Florence, juriste, qui a participé à l’évènement. Pour les Jeunes européens, co-organisateurs de l'évènement, c'est une réussite : « L’idée était de faire le lien entre les citoyens et les députés ». Même si les participants étaient déjà conquis par l’Europe, ce que reconnaît l'association, les objectifs sont atteints. 

 

Suivre l'exemple de l'Irlande dans la lutte contre le cyberharcèlement

« Ériger le cyberharcèlement en infraction pénale ». Telle fut l’ambition portée ce mercredi 10 mai dans l'hémicycle, par une dizaine d’eurodéputés libéraux et de droite. À l’occasion d’un débat, les membres de Renew, du PPE et d’ECR ont martelé la nécessité de criminaliser le cyberharcèlement. Sur les 27 États membres, seule l’Irlande a légiféré en la matière.

En 2021, le pays a mis en vigueur la loi dite « Coco », prévoyant jusqu'à sept ans de prison pour toute personne qui distribue ou publie des images intimes d'une personne sans son consentement. Dans le reste de l’Union européenne, le cyberharcèlement n’est toujours pas sanctionné. « Un vide juridique » que dénonce Frances Fitzgerald, eurodéputée irlandaise du PPE. Cette dernière milite ainsi pour une transposition de la loi « Coco » à l’échelle européenne.

 

Le président du Portugal appelle l'UE à ne pas rester passive

Mercredi 10 mai, le président du Portugal Marcelo Rebelo de Sousa s’est exprimé face aux députés du Parlement européen, à Strasbourg. Un discours concis, empreint d’un optimisme européen indéniable et articulé autour d’un seul impératif : ne pas attendre pour agir. Sans surprise, le premier sujet abordé a été celui de la guerre en Ukraine, qui constitue la « question la plus urgente ». « Nous devons nous assurer que la guerre qui martyrise le peuple ukrainien puisse déboucher sur une paix juste, légale et morale [...], a affirmé le président, prévenant la survenue d’autres guerres. » 

Il a ensuite exposé sept enjeux auxquels l’Union européenne (UE) devra répondre au cours de la prochaine législature, comme le rôle de l’UE sur la scène internationale, son élargissement à de nouveaux États, ou encore sa capacité à rester pionnière en matière scientifique et sur la transition écologique. Sur tous ces sujets, le président appelle à ne pas rester passif. « Il ne faut pas repousser la définition de ces lignes de force, si nous remettons cela à demain tout deviendra plus lourd, et plus compliqué à régler », a-t-il martelé au sujet du redressement économique des États membres. 

Il a également incité à rester attentifs à la jeunesse européenne, sans quoi des « vides » seront créés. « Ces vides seront remplis par des populismes, ce qui serait de notre faute [...] car nous n’aurions pas fait ce que nous aurions dû, avant qu’il ne soit trop tard. »

 

Le Kosovo sur la voie de l'adhésion à l'UE

« L'Union européenne est aux côtés du Kosovo ! [...] Le Kosovo est un partenaire bienvenu », a souligné Viola von Cramen-Taubadel, membre du groupe des Verts, mercredi 10 mai au Parlement européen. Sous la direction du Premier ministre Albin Kurti, le pays a atteint une stabilité politique durable. Symbole de ces progrès : à partir de janvier 2024, il sera plus facile pour les Kosovars d'entrer dans l'UE. Car le Kosovo était le seul pays des Balkans occidentaux pour lequel la libéralisation des visas n'était pas encore entrée en vigueur.

Le pays doit cependant encore relever certains défis, comme la lutte contre la corruption. Le dialogue avec la Serbie, en particulier, doit être poursuivi. Malgré les récents conflits, l’UE estime que les relations entre le Kosovo et la Serbie se sont améliorées par rapport à l'année précédente. Les deux présidents kosovar et serbe échangent des informations et restent en contact. Avec l'aide de l'UE, les chefs de gouvernement respectifs se sont mis d'accord en mars pour que la Serbie reconnaisse les passeports, les plaques d'immatriculation et les documents douaniers kosovars.

En contrepartie, le Kosovo doit garantir institutionnellement les droits de la minorité serbe dans le pays. L'accord n'a toutefois pas encore été signé.

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