En moins de quatre heures tous les derniers dossiers du mandat du maire sortant Roland Ries ont été traités ce lundi. Sur les 74 points de l'ordre du jour, seulement six ont été retenus pour faire l’objet d’un débat.
« Je suis étonné d'être libéré aussi tôt. » Il a le sourire, le premier adjoint Robert Hermann (PS) à la sortie du Conseil Municipal ce lundi. Après "seulement" quatre petites heures de débats pour discuter des six dossiers retenus.
Mais dans ces discussions, la campagne pour les élections du mois de mars n’a jamais été aussi présente. « On se croirait à un meeting électoral », a notamment remarqué Geneviève Werlé (UMP-UDI et indépendants). Sa favorite, Fabienne Keller, a été au centre des débats suite à sa sortie de la semaine précédente sur les rythmes scolaires. La candidate avait affirmé qu’elle n’appliquerait pas la loi les concernant, si elle était élue. Mais au moment de voter, la sénatrice et son camp s’abstiennent sur l’attribution des marchés publics pour les activités périscolaires.
Durant tout le conseil municipal, pas un mot ne sortira de la bouche de Fabienne Keller. Elle distribue les consignes à ses acolytes. « Je n’ai pas souhaité apporter le débat électoral dans cette assemblée, se justifie la candidate. J’ai laissé le soin à mes collègues de s’en charger. » Pascal Mangin et Geneviève Werlé se sont ainsi souvent retrouvés en première ligne. « L’opposition a été inexistante dans ce dernier conseil », raille de son côté Robert Hermann.
Les partisans présents en tribune
L’ambiance est aussi à la campagne électorale dans la tribune des spectateurs, pleine pour l’occasion. Les écharpes aux couleurs du PS sont de sortie, du moins jusqu’au coup d’envoi des débats. « Il ne faut pas voter Fabienne, elle est nulle », glisse au premier rang une de ces femmes venues assister à ce dernier conseil. Et il y a celui qui exhibe fièrement son tissu assorti à un badge de Roland Ries, applaudissant lorsque ce dernier prend la parole sur l’affaire du tramway de Bamako.
D’autres, à ce moment du débat, semblent dégoûtés de la tournure que prend la politique. « Vous avez des chaussettes sales ? Vous pouvez leur jeter dessus, ils le méritent », chuchote un homme à la moustache grisonnante, quittant la salle avant la fin des débats. Il risque pourtant d’entendre souvent parler de cette affaire jusqu’au scrutin de mars. « Ce n’est pas un hasard si cela revient sur le tapis juste avant les élections », confie Roland Ries à la sortie de la salle du conseil.
Dans la tribune, des jeunes du lycée Jean-Rostand sont venus assister à cette dernière séance. Une manière de s’intéresser à la politique. Enfin, si on veut : la plupart d’entre eux ont passé plus de temps écouteurs dans les oreilles et yeux rivés sur leur smartphone qu’à se plonger dans un débat sur la Villa du Kaysersguet.
« Grouillez-vous les mecs, on s’emmerde… », marmonne un autre spectateur. Mais enfin monsieur, puisqu’on vous dit que ce conseil n’a pas duré « longtemps »...
Loïc Bécart et Judith Kormann